Les temps obscurs du Christianisme
alsacien(Ve siècle)
La fin d’Argentorate sera marqué par une
série de coups de boutoirs des tribus barbares d’outre-rhin qui
se retrouve à Strasbourg à travers trois niveaux de
destruction. Le premier d’entre eux eut lieu vers 380. Nous ne savons
rien de cette invasion qui n’est pas mentionné dans les textes
et qui fut donc probablement limitée à l’Alsace.
Strasbourg n’en fut pas moins incendiée, mais l’armée
romaine conserva le contrôle de la plupart de la région.
La grande invasion vandale de 407 sera d’une toute autre ampleur. En
plein hiver, des bandes vandales passent le Rhin gelé et
déferlent sur la Gaule. L’armée romaine à genou
n’a plus les moyens de les arrêter et dans la campagne
alsacienne, c’est la fin de la période romaine.
En dépit de la destruction de Strasbourg, une garnison romaine
réoccupera la forteresse d’Argentorate après les
troubles. Vers 408-409 fut créé la fonction de comte de
Strasbourg pour colmater dans le système défensif romain
les brèches ouvertes par l’invasion vandale, les duchés
de grande Séquanie au sud et de Mayence au nord étant
restés intacts. La nouvelle fonction de comte fut
éphémère à Strasbourg car vers 412,
après la réorganisation militaire de 411, le comte de la
ville dut probablement remettre son pouvoir au maître de la
milice. Nous ne savons rien de la situation de
l’évêché à cette époque mais il est
à peu près certain que la basilique romaine
découverte sous l’église Saint-Etienne a du être
convertie en église chrétienne après 412,
probablement en 415, à la suite de l’invention des reliques de
Saint-Etienne, confirmant ainsi le maintien d’une communauté
chrétienne dans la ville.
En 451 Attila et ses Huns passent le Rhin et incendie Argentorate une
dernière fois. Le barbare sera finalement arrêté en
Lorraine mais la forteresse romaine d’Argentorate ne se releva pas de
ce désastre. C’est la fin de la période romaine de
l’Alsace. La région va rapidement passer sous contrôle
alaman puisque Sidoine Appollinaire, évêque de Clermont,
note en 456 que les Alamans occupent les deux rives du Rhin «
soit comme indigènes soit comme vainqueurs ». Nous ne
savons pas grand chose de ce peuple. Il était païen
à l’origine mais au cours du Ve siècle il est possible
qu’à l’instar de la majorité des barbares de Gaule il se
soit converti à l’hérésie arienne. En ce qui
concerne la communauté chrétienne alsacienne de cette
époque nous ne savons rien. Si elle parvint à se
maintenir, il est probable qu’elle fut persécutée et dut
donc rester clandestine. Pendant un siècle de domination
alamane, l’Alsace disparaît des textes et de cette période
on ne connaît qu’un fait : le remplacement intégral des
langues celtiques et latines par une langue germanique. Grégoire
de Tour est le premier à mentionner ce changement losqu’il
écrivit vers 580 : « La ville d’Argentorat maintenant
appelée Strateburg » . Ce fait prouve qui le changement
culturel de cette période fut sinon brutal en tout cas drastique
et profond.
La forteresse d’Argentoratum sera
détruite pour la dernière fois en 451 par Attila.
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Sources :
- Internet
- Histoire de l’Alsace, Privat
Les Huns à la bataille
de Chalons, illustration de A. de Neuville (1836-1885), dans Histoire
populaire de la France, Volume I