Ansoald est le premier évêque de Strasbourg connu avec certitude grâce à sa participation au concile de Paris en 614 auquel assistèrent 79 évêques du royaume franc. Ce concile se place dans le contexte de réunification du royaume sous l’égide du roi de Neustrie Clotaire II qui marque la fin des luttes intestines qui avaient dominé le début du VIIe siècle entre les trois grands royaume francs de Neustrie, d’Austrasie et de Bourgogne.


Contexte politque - Guerres entre les trois royaumes francs

 Ces querelles avaient pourtant mal débuté pour Clotaire qui fut battu en 600 par les deux frères Théodebert et Thierry, rois d’Austrasie et de Bourgogne. Mais l’entente affichée par les deux frère lors de cette victoire sera de courte de durée, principalement du fait d’une femme : la reine Brunehaut, mère de Childebert II et grand-mère des deux rois. Les chroniqueurs de l’époque n’ont pas épargné ce personnage sulfureux dont ils soulignent sans cesse la jalousie, la cruauté et et la soif de pouvoir. En 601, Théodebert, exaspéré par l’ingérence de sa mère, la chasse de son royaume d’Austrasie. Brunehaut se réfugie alors en Bourgogne chez son autre fils, Thierry II. Dès lors la rancunière n’aura de cesse d’attiser la discorde entre les deux royaumes. Elle y réussira assez bien puisqu’elle provoqua une guerre entre la Bourgogne et l'Austrasie en reniant son petit-fils Théodobert qu'elle traita d’usurpateur. Par ce moyen, Brunehaut affaiblissait habilement le pouvoir de Théodebert II et l'aristocratie austrasienne se mit à douter de la légitimité de leur monarque. La guerre tourna d’abord à l’avantage de Théodebert qui réussit à s’emparer de l’Alsace en 610. Thierry contre-attaqua et défit son frère à Toul en 611 puis en 612. Thierry s’empara alors de son frère et le fit exécuter avec son fils. Les deux royaumes furent réunifiés sous la coupe du roi de Bourgogne. Thierry ne profita pas longtemps de sa victoire puisqu’il mourut l’année suivante en 613. Clotaire en profita alors pour annexer l’ensemble des royaumes francs sous son autorité et fit exécuter la vieille reine Brunehaut.


Le concile de Paris - 614

    Aussitôt établi à la tête du Royaume franc unifié, Clotaire convoqua un concile à Paris où devant les évêques du royaume il formule un édit qui lui confère le droit de nommer des évêques parmi les hauts fonctionnaires du palais, comme par exemple Didier de Cahors. Les représentants de l’église deviennent des fonctionnaires royaux dont l’une des tâches est de promouvoir l’autorité royale dans leur diocèse. D’autre part, tous les hauts fonctionnaires doivent être originaires du territoire administré. Par ces mesures, Clotaire tente de rétablir l’ordre et l’équité dans le royaume.

En fait, cet édit ne fait que formuler officiellement des habitudes déjà anciennes chez les mérovingiens puisqu'il était coutume de recruter les évêques parmi les membres de l’aristocratie. L’épiscopat était souvent une charge réservée aux grandes familles et les premiers évêques germaniques sortent souvent de dynasties royales ou de leur parenté. Il n’est par rare non plus de voir des évêques nommés parmi les notables laics ayant femme et enfants. Ceux-ci quittaient alors leur épouse lorsqu’ils prenaient la tête de l’évêché.

Dans ce contexte il plus que probable qu’Ansoald fut nommé par une des trois cours royales, puisqu’à cette époque la Bourgogne, l’Austrasie et la Neustrie durent chercher à tour de rôle à établir leur emprise sur ce territoire frontalier qu’était l’Alsace. Au début du siècle, l’Alsace était sous domination bourguignonne depuis 596 lorsqu’elle fut transmise en héritage à Thierry II. Par la suite elle ne fut sous influence austrasienne que brièvement en 610 lors de l’invasion éphémère de Théodebert. En 614, Clotaire venait juste d’accéder au pouvoir et il est peu probable qu’il ait immédiatement voulu changer un évêque à l’autre bout de son royaume. Il est plus probable, que le successeur de Saint-Florent, fut plus ou moins imposé comme son prédécesseur par la cour bourguignonne.

A part la présence à ce concile, nous ne savons rien de plus sur cet évêque alsacien.
Néanmoins en 613/614 le roi Clotaire et la reine Bertrude séjournèrent à la villa royale de Marlenheim. Durant ce séjour le roi repoussa un soulèvement alaman. Il est probable qu’au cours de ces évènements le roi rencontra l’évêque de Strasbourg.

 

Dans la cathédrale de Strasbourg, Ansoald est représenté dans le troisième vitrail des évêques, soit la 5^e fenêtre de la série septentrionale.

 

Activité monastique:

A cette époque Saint-Colomban qui avait fondé le monastère de Luxeuil décida d’aller évangéliser la rive droite du Rhin. Après avoir rencontré à Soissons le roi Clotaire qui l’apprécia beaucoup, le moine et ses disciples prennent la direction de l’est en 612. Ils passent par Metz où la guerre les force à s’enfuir, traversent le Rhin à Mayence puis remontent le fleuve jusqu'à Bâle puis Waldshut. En suivant l'Aar et le lac de Zurich, ils arrivent à Tuggen. Ils repartent pour aller s'installer à Bregenz, sur la rive sud du lac de Constance, sous la protection du roi Clotaire. Ils construisent un nouveau monastère. Colomban s'isole à nouveau en montagne.

 

 En 614, menacé par la Reine Brunehaut, Colomban préfère quitter Bregenz et passer les Alpes. Le groupe des moines irlandais a vieilli. La maladie atteint Gall qui s'arrête en route et fonde le monastère de Saint-Gall qui porte son nom. À Coire, le moine Sigisbert se sépare du groupe et serait parti fonder un monastère à Disentis. Enfin Colomban atteint le col du Septimer et redescend vers le lac de Côme et la plaine du Pô. Il mourra dans un ermitage sur les hauteurs de Coli en 615. Suivant ses pas, Eustase, son disciple et successeur à la tête de l’abbaye de Luxeuil, ira jusqu'en Bavière où il fondera le tout premier monastère de la région, à Waldenburg (617/620).


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Sources:
Catholic Encyclopedia - Strasbourg
http://www.newadvent.org/cathen/14313c.htm

Eveques dans les royaumes barbares
http://www.univ-tlse2.fr/multimedia/medievale/UE5/ue5_med_cours/ue5_med_1l.htm

Clionide des Francs
http://clionide.free.fr/Introduction.htm

Wikipedia

...et autres sites internet traitant de cette période.

Le Meurtre de la reine Brunehaut.