Biulfus
(vers 620)


    Cet évêque dont on ne sait rien n’a laissé que son nom dans l’inventaire des évêques de Strasbourg (au 9e rang). Une représentation de cet évêque existe dans une fenêtre de la cathédrale de Strasbourg datant du 13e ou 14e siècle. Etonnamment, Biulfus n’est pas figuré avec les autres évêques sur la série septentrionale, mais sur la série méridionale. Ainsi Victor Guerber écrit dans son livre sur les vitraux de la cathédrale :

 

Vitraux de la grande nef série méridionale:

“Première fenêtre. Douze figures, trois dans chaque compartiment ; les autres baies n’en ont ordinairement que huit. Nous suivons l’ordre des lancéoles qui est le plus naturel : La Ste Vierge avec le divin enfant, Sta Catarina, Sta Cecilia, Sta Odilia, Sta Margarita, Sta Aurelia, Sta Agnes, Sta Attala ; la neuvième figure manque, un évêque de moindre dimension remplace la sainte ; il porte sur les épaules l’inscription Biulfus. Sta Lucia, Sta Brigida, Sta Barbara. [ ] Le caractère général des douze sujets est noble, les poses ont de la dignité ; ils sont d’un meilleur maître que les vitraux suivants.»

 

    Ainsi la 9e sainte fut remplacée par le 9e évêque de Strasbourg. Guerber le place par erreur au 6e rang des évêques « vers la fin du VIIe siècle. »

 

Contexte historique

    Biulfus fut évêque juste après Ansoald c'est-à-dire vers 620. Il fut vraisemblablement nommé sous le règne de Clotaire II. Bien qu'il se retrouve seul roi des Francs, Clotaire II dut composer avec les particularismes régionaux. En accord  avec l’édit de 614, le Maire du Palais, qui était auparavant un auxiliaire du roi, devient le chef de la noblesse neustrienne, austrasienne ou burgonde.


    Clotaire dut faire bon ménage avec ses évêques. Contrairement à beaucoup de ses prédécesseurs, le roi resta fidèle à la reine Bertrude jusqu'à son décès en 618. Ensuite il se remaria à Sichilde. Respectueux de l'Eglise et ses représentants qu'il préférait avoir pour alliés, il est probable qu'il s'efforçait de se composer une image de roi pieux.

 

    En 617, il reconduisit le traité d'amitié qui liait les rois Francs aux rois Lombards. En 622, il associa son fils Dagobert Ier au trône, le faisant roi d'Austrasie. Mais il amputa cette donation de plusieurs territoires à l’ouest des Vosges. Quant à l’Alsace, elle ne faisait probablement pas partie à cette époque du territoire historique de l’Austrasie. Elle restait donc sous la domination de Clotaire.

 

    La situation de l’évêché de Strasbourg à cette époque devait donc être stable et pacifique, marquée par la continuation de la christianisation de la province et la création d’églises et monastères.

 

    Guerber indique qu’il se trouvait aux anciennes archives de la cathédrale des commentaires de l’évêque Biulfus sur l’écriture sainte en manuscrit. Il se serait finalement perdu. (manuscrit de Schad no77)

 

    Grandidier en parle aussi : "Schadée & Schilter rapportent que l’évêque Biulphe composa des commentaires de l’écriture sainte. Erchambaud en dit que Biulphe mérita d’être associé aux saint prélats ses prédécesseurs."



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Sources :
- Internet
- Histoire de l’Alsace, Privat
- Essai sur les vitraux de la cathédrale de Strasbourg par Victor Guerber
- Histoire de l'Eglise et des évêques princes de Strasbourg par Grandidier

Clotaire II
Pièce de monnaie à l'effigie de Clotaire II, British Museum, Londres.