D’après la légende Florent comme
Arbogast commença sa mission au service de Dieu par une
période d’ermitage qu’il passa dans la vallée de la
Hasel. Par confusion, la tradition place cet évènement
sous le règne du Roi Dagobert II, grand donateur de biens aux
abbayes et fervent adorateur des grands évêques du
passé. En fait Florent fut apparemment appelé à
succéder à saint Arbogast et son ministère se
déroula donc probablement à la fin du VIe siècle.
Saint Florent, poursuivra l’oeuvre de Saint Arbogast en fondant deux
nouveaux monastères, l’un à Strasbourg même sur les
lieux de l’actuelle église Saint-Thomas, l’autre à
Haslach, à l’entrée de la vallée de la Bruche.
D’après la tradition, Saint Florent était originaire
d’Irlande. Or, il se trouve justement que la fin du VIe siècle
fut marquée par une vague de missionnaires irlandais qui
assistèrent les roi mérovingiens dans
l’évangélisation de leurs royaumes. Le plus
célèbre d’entre eux fut Saint Colomban, qui passa
plusieurs années au service du roi bourguignon Gontran et fonda
en 590 l’abbaye de Luxeuil, juste aux portes de l’Alsace.
Politiquement, L’Alsace, toujours sous contrôle austrasien, resta
séparée de la Bourgogne jusqu’à la mort de Gontran
en 592. La Bourgogne passa alors sous le contrôle du roi
austrasien Childebert II. A sa mort en 596, celui-ci confia l’Austrasie
à son fils aîné Théodebert II et la
Bourgogne à son fils cadet Thierry II. Pour une raison
inexpliquée, l’Alsace se trouva faire partie du lot de Thierry
et celle-ci passa donc sous contrôle bourguignon. Ainsi il est
probable que dès 592 les contacts entre la Franche Comté
et l’Alsace s’intensifièrent. Saint Colomban lui-même
traversa l’Alsace et s’arrêta probablement à Strasbourg
mais il ne fonda aucun couvent dans le pays. Plus importante fut
l’action de certains de ses disciples venus de Luxeuil, notamment dans
le Sundgau. Il est probable que des ermitages et des couvents furent
établis en plusieurs endroits mais il n’en subsiste aucun
témoignage certain. En tous cas ces fondations que leur
règle particulière mettait en conflit avec les
évêques, disparurent bientôt avec la propagation du
monachisme bénédictin. Quoi qu’il en soit, dans ce
contexte, la présence à la tête de
l’évêché de Strasbourg à la fin du VIe
siècle d’un ecclésiastique d’origine irlandaise ne serait
pas surprenante.
La Légende de Saint-Florent
Saint-Florent avait fondé un ermitage près de l'actuelle
chapelle à son nom, à Oberhaslach où les animaux
de la forêt venaient souvent se rassembler autour de lui. Un jour
les chasseurs du roi Dagobert qui avait un palais à Kircheim,
l’aperçurent dans la forêt et soupçonneux, le
firent prisonnier. Lors de leur retour au château, l’attelage qui
les suivait s'enlisa, et ils ne purent le dégager qu’avec l'aide
miraculeuse du saint prisonnier. Ayant entendu parler de ce prodige, le
Roi Dagobert demanda que Florent soit amené au château,
voir sa fille Rotilde, qui était aveugle et muette. On lui amena
un cheval qu'il refusa. Saint-Florent ne se déplaçait que
sur son âne. Avant même son arrivée au
château, la fille du Roi Dagobert fut guérie. Fêtes
et liesses animèrent alors le palais. En récompense pour
la guérison de sa fille, le Roi offrit au pieux Ermite les
moyens de construire une église et des terres dont il pourrait
faire le tour à dos d'âne en une journée.
A noter que
Florent n’est pas
représenté dans les baies de la cathédrale de
Strasbourg consacrées aux
premiers évêques. On pense qu’il était
figuré dans la baie détruite par la mise
en place des orgues.
________________ Sources :
- Internet
- Histoire de l’Alsace, Privat
Saint-Florent. Vitrail de l’église de
Niederhaslach