Garoin
(vers 630)


Douzième évêque de Strasbourg. Comme pour ses prédécesseurs on sait peu de chose de lui. Grandidier cite Erchambaud qui fait son éloge : « Garoin pendant tout le temps de son épiscopat servit utilement le troupeau qui lui avait été confié et que ses jours furent pleins de vertus et de bonnes œuvres. »

 

D’après les dates, Garoin occupa le siège de l’évêché de Strasbourg durant le règne du roi Dagobert (629-639). Ce règne marqua la dernière période de  prospérité des rois mérovingiens.

 

L’avènement de Dagobert qui en 629 dut batailler pour se faire reconnaitre Roi de tous les Francs au détriment de son jeune frère Caribert, marqua pour beaucoup le début de la domination austrasienne dans les affaires franques puisque le roi avait gouverné l’Austrasie pendant 7 ans. De fait, lorsque le nouveau roi se rendit en Bourgogne (vers 629-630), il fut reçu froidement par les évêques et les notables bourguignons.

 

Pour l’Alsace, cette période marqua probablement la fin de l’influence bourguignonne au profit des leudes et des évêques de Metz. Cette influence grandissante des Lorrains en Alsace s’installait pour durer. Ainsi ce fut probablement durant le règne de Dagobert que  des moines venant de Lorraine fondèrent l’abbaye de Wissembourg (une charte apocryphe du Moyen Age donne un relevé fiscal de l’etablissement envoyé par le Roi Dagobert, « fondateur de l’abbaye de Wissembourg » en date du 11 mai 633). L’abbaye fut dédié à saint Pierre auquel s' ajouta plus tard saint Paul.

 

 

Dissensions au sein du royaume

 

Malgré sa poigne et son activité, Dagobert ne parviendra pas a maintenir l’unité des Francs bien trop portés aux querelles de voisinage. Ainsi, lorsqu’en 632 Dagobert quitte Metz pour Paris, centre du royaume unifié, le mécontentement gronde à Metz. Dès 634, la noblesse d'Austrasie se révolte. Pour apaiser les esprits, Dagobert est contraint d'abandonner le royaume d'Austrasie à son fils Sigebert III qui n'a alors que deux ans. Il réussit malgré tout à écarter les ambitieux comme Pépin de Landen à qui il interdit  le poste de maire du palais. Il donne comme tuteurs à son fils l'évêque de Cologne et le duc de Cologne Andalgésil.

 

En 635, il a de Nanthilde un fils nommé Clovis. Ce sont alors les nobles de Neustrie qui revendiquent leur rattachement à la Burgondie ; ils exigent et obtiennent que Dagobert rassemble les deux régions, et qu'il place son fils Clovis II à la tête de ce nouveau royaume ce qu’il fit. Une nouvelle dislocation de royaume franc est donc à nouveau en vue.

 

La frontière de l’est

 

Durant les premières années de son règne, Dagobert aura fort affaire sur la frontière de l’est avec les Slaves qui lui résistent, malgré l’aide des Saxons et des Alamans. Aussi il n’aura  de cesse d’essayer de consolider son alliance aussi bien avec les Saxons que les Alamans. Il signera  notamment plusieurs traités avec eux. Implicitement ces traités font de ces peuples anciennement soumis des alliés dont il faudrait bien se méfier à l’avenir. Une des façons de l’époque pour s’assurer de la fidélité d'un  vassal était d’en faire un duc. Cette période en connut donc beaucoup. Par exemple, lorsqu’en en 637 une révolte de gascons éclata, une armée fut envoyé de Bourgogne, avec à sa tête Chadoinde et dix ducs, qui ravagèrent leurs vallées. D’autre part une charte apocryphe du 4 mai 630 rédigée à la villa alsacienne d’Insenbourg évoque un don du roi Dagobert au profit de son fils Sigebert, « duc des Alamans ». Quatre en plus tard, lorsque Sigebert fut fait roi d’Austrasie, il lui donna comme tuteur un duc de Cologne. Il n’est donc pas étonnant que vers la fin de son règne, inquiet de la monté en puissance des peuples établis à l’est du Rhin, Dabogobert décida de la création d’un duché d’Alsace qu’il plaça entre les mains d’un homme sûr de sa cour, Gondoin.

 

 

Les vitraux de la cathédrale de Strasbourg

 

C’est dans les baies du côté nord de la grande nef qu’on a fait figurer des papes, des diacres, des martyrs et des évêques, et en particulier des évêque de Strasbourg. Garonius est figuré sur la deuxième vitrail de la quatrième fenêtre des évêques.

D’après Grueber cet évêque aurait été enterré à Haslach. Cet indice évoquant l’abbaye fondée par Saint-Florent est peut-être le signe d’une origine bourguignonne de cet évêque.

 

 

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Sources :
- Internet
-
Essai sur les vitraux de la cathédrale de Strasbourg par Victor Guerber
- Histoire de l'Eglise et des évêques princes de Strasbourg par Grandidier
- Wikipedia

Dagobert I
Reproduction d’une monnaie
à l’effigie de Dagobert Ier