Une dynastie
paysanne de 350 ans
par Marc MATHERN et Bertrand JOST
Situé au N°3 de la rue du Village cette ferme tire son « Hoftname » du prénom Valentin qui était porté par le propriétaire de la ferme dans les années 1740. Il est à noter que même si depuis le milieu du 17ème siècle les patronymes CLAUS, SCHNEIDER, HOENEN et GOETZ se sont succédés dans cette ferme il s’agit d’une seule et même dynastie paysanne qui y aura œuvré dans cette exploitation agricole pendant plus de 350 ans. Nous vous proposons d’en retracer l’histoire au fil du contexte local et historique.
Description
de la ferme actuelle
Le promeneur qui
déambule le long des rues rectilignes du petit village de
Hohatzenheim sera
probablement surpris par l’apparence de la ferme du no3 de la rue du
village mieux
connue sous le nom de « s’Valdes ». En effet si
les familles
successives qui ont habité ce lieu ont souvent joué un
rôle important dans le
village, on ne peut être qu’étonné de la structure
décousue de cette ensemble.
Cette ferme s’articule autour de la maison d’habitation construite le
long de
la rue du village mais curieusement placée en retrait par
rapport à cette rue
et de manière non parallèle au bas côté qui
suit pourtant fidèlement le
ruisseau du village (cf plan no1). Autre curiosité, sur la
gauche, une grille
métallique de type moderne donne accès à la cour.
S’Valdes est en effet une des
rares fermes du village qui n’a pas de porche en pierre.
Lorsqu’on pénètre dans la cour on reconnaît une structure plus traditionnelle, avec des bâtiments disposé en « U ». Toutefois on est surpris par l’hétérogénéité des ces constructions. En effet au nord vers la rue du village se trouve la maison à colombages datant probablement du début du XIXe siècle ainsi qu’un petit entrepôt datant du début du XXe siècle. Une grange construite vers 1930 occupe la partie ouest vers la rue du Renard. Celle-ci contient la cave à vin et l’ancien pressoir. Au sud, un hangar métallique récent longe la propriété s’Schultze. Enfin à l’est, une grande étable moderne orientée nord-sud « ferme » cet ensemble, juste à l’angle de la rue du maire. La grange puis la nouvelle étable ont successivement remplacé le premier puis le second jardin qui existaient à côté de la ferme. Il peut paraître difficile à première vue de discerner un fil conducteur dans la structure de cet ensemble, tant cette ferme semble avoir été remaniée au fil du temps. Ainsi l’un des buts de cette étude, est d’essayer d’en retrouver la logique et la chronologie.
„Item eine behaubung, scheur, stall und gartten einseit neben dem Allmendt, anderseit neben Georgen MATZen, hinden uf die fuchsgab, vornen uf die hetzels gab.“
Une habitation, grange, étable et jardin d’un côté le communal de l’autre à côté de Georges MATHIS, derrière sur la rue du Renard (Fuchsgass), devant sur la rue « Hetzel ».
Il est noter que la rue du Renard existe encore aujourd’hui, la rue Hetzel devint la Schulzengasse puis la rue du Maire, tandis que le communal devint la Dorfgasse puis la rue du Village.
A cette époque, la ferme était habitée
par
la famille de Hans Claus, échevin
(Gerichtschoeffe) au village. Hans CLAUS est né à
la fin du 16ème
siècle (peut-être vers 1584). Il épousa Margaretha
(née vers 1614) fille de
Diebolt Clausen. Cité en 1657 dans le terrier de Hohatzenheim il
est le plus
ancien propriétaire connu. Il est décédé le
20 mai 1663 à Hohatzenheim. C’est
son fils Hans qui lui succèdera. Sa femme décèdera
2 ans plus tard, le 6 juin
1665 à l’âge de 51 ans.
Origine de la
famille
Le terrier de 1657 fut réalisé durant la
période de reconstruction de la province après la guerre
de trente ans
(1628-1648). Cette guerre fut particulièrement
dévastatrice pour la région du
Kochersberg et ses habitants. Ainsi le curé Foesser note dans
son ouvrage sur
Wingersheim et ses filiales qu’en 1632 Hohatzenheim ne comptait plus
que deux
habitants. En effet comme les campagnes étaient peu sûres,
beaucoup de
villageois se réfugiaient dans les villes. Ainsi, Georges
Mathis, le voisin de
Hans Claus a fui à Strasbourg où il s’est marié en
1646 alors qu’il
exerçait le métier d’aubergiste. Il n’est revenu au
village que durant les
années 1650. Il est donc probable que si Hans Claus est
originaire du village,
il ait lui aussi connu quelques années d’exil.
A cette époque, Hohatzenheim est un village
protestant (depuis 1545), et filiale du village voisin de Mittelhausen.
En
cette période de reconstruction, les nouvelles autorités
françaises stimulent
l’immigration et les deux villages attirent particulièrement des
émigrés
protestants. On est surprit en consultant les registres de
Mittelhausen, du
nombre d’étrangers établis dans ce village durant ces
années d’après guerre,
surtout venus de Suisse (calvinistes) et d’Allemagne
(luthériens). On note que
ces immigrés semblent installés pour la plupart a
Mittelhausen ce qui suggère
que Hohatzenheim ait été repeuplé par une
population locale. La famille Claus,
quant à elle est toujours mentionnée sans origine se qui
suggère qu’elle est
native du village ou des environs. De plus la responsabilité
d’échevin semble
conforter un établissement local depuis au moins une
génération. Il n’existe
pas de registres antérieurs à la guerre de trente
ans mais parmi la liste
des villageois de Hohatzenheim ayant demandé le droit de
bourgeoisie entre 1440
et 1530 on note pour l’année 1463, qu’un certain
« Martins Claus reçoit le
droit de bourgeoisie de son épouse Ennelin, fille de Buren, le
forgeron décédé
le 5 décembre 1463. » Cela bien sûr ne prouve
rien surtout étant donné la
fréquence de ce patronyme dans la région.
Position sociale
D’après les registres de Mittelhausen, il
semble qu’à cette époque Hohatzenheim en tant que filiale
n’avait pas de prévôt
(Shultheiβ), mais uniquement des échevins. Si ce fait
était confirmé, cela
signifierait que Hans Claus était un notable de premier rang
à Hohatzenheim.
Nous n’avons pas d’information sur la famille de sa femme, mais un
certain
Lorentz Claus habitait le village à la même époque,
peut-être un frère. Lorentz
est lui aussi échevin (en 1666) et tous deux sont proches des
prévôts
successifs de Mittelhausen comme vont le montrer les alliances à
venir.
Spéculations sur
la structure de la ferme
Etant données les considérations
précédentes, il paraît raisonnable de penser que la
ferme de Hans Claus était
en 1657, l’une des fermes principales du village. La description de
celle-ci
est évidemment sommaire et pourtant elle contient des
informations
intéressantes qui permettent quelques hypothèses sur sa
structure. En premier
lieu, l’orientation est clairement spécifiée ;
l’avant, et donc
probablement l’entrée, donne sur la rue du Maire,
l’arrière sur la rue du
Renard. La ferme est donc orientée ouest-est, comme la ferme
voisine de Mathis.
Cette orientation est d’ailleurs tout à fait en accord avec la
structure des
fermes du village puisque toutes les fermes situées sur les rues
nord-sud sont
orientées suivant le même axe. Une photo de la rue du
Renard du début du siècle
montre clairement les façades (donc l’avant) des fermes
situé à l’ouest de la
rue, ainsi que l’arrière (en général
constitué de la partie verger-jardin) des
fermes s’Valdes et s’Schultze situées à l’est de la rue.
D’autre part, une
photo de la rue du village aux alentours de 1910, montre clairement que
contrairement à la ferme s’Schleiers (à gauche), la ferme
s’Valdes (à droite)
n’était pas censée faire face à cette rue.
Ainsi si l’entrée
était située sur la rue du
Maire il est difficile à croire que l’entrée originale
ait été au niveau de la
maison actuelle, si loin de la rue. Il est plus que probable que des
bâtiments
existaient au bord de cette rue et notamment au coin de la rue du
village et de
la rue du maire. Si l’on trace les limites des bâtiments
historiques des fermes
Schultze et Valdes (sauf le bâtiment agricole nord-sud à
l’est qui n’apparaît
pas sur le plan d’assemblage de 1828) à partir du plan du
cadastre de 1912, on
est surpris de la similitude des deux structures, surtout vers
l’arrière. On
peut donc penser qu’à l’origine, ces structures étaient
similaires à l’avant
également et que s’Valdes avait comme la plupart des fermes
traditionnelles une
entrée constituée d’un porche en pierre.
2e
Génération : Hans CLAUS dit “Der Alte“ (+1720)
Peut-être né à Hohatzenheim, il
épousa Eva
KAPP née Mittelhausen fille de Georg KAPP, le 4 novembre 1663
à Hohatzenheim.
De son union avec Eva KAPP naquirent 8 enfants :
1) Anna CLAUS oo Simon STOLL, Bg zu Mittelschaeffolsheim
2)
Clauβ CLAUS, né à Hohatzenheim, Bg zu Osthoffen,
décède avant 1729.
3)
Eva CLAUS, née à Hohatzenheim. Elle épousa Georg
RUBIN, fils de Andres RUBIN et
de Maria GEEBER vers mai 1718. Elle est décédée
sans postérité en octobre 1744
à Hohatzenheim.
4)
Catharina CLAUS, née à Hohatzenheim. Elle épousa
Claub SCHNEIDER Bg alhier
5)
Anna Maria CLAUS, née à Hohatzenheim. Elle épousa
Michel NESTELHUFS de Gimbrett,
fils de Mathis NESTELHUFF et de Margaretha DIEBOLT - PETER vers
février 1712.
Elle est décédée à Gingsheim.
6)
Hans Georg CLAUS, né le 7 novembre 1666 à Hohatzenheim.
7)
Anna CLAUS, née le 21 mars 1669 à Hohatzenheim. Elle
épousa le 11 juin 1691 à
Rumersheim Simon STOLL de Mittelschaeffolsheim.
8)
Barbara CLAUS, née vers 1679 à Hohatzenheim. Elle
décède le 26 juillet 1778 à
Hohatzenheim.
Elle
épousa le 30 janvier 1702 à Rumersheim Hanb KLEINen, Bg und Würth zu
Mittelschaeffolsheim
9)
Hanβ CLAUS dit ZENβ Hanβ der Junge, né à Hohatzenheim.
Décédé avant 1729. Il
épousa Aurélia ISCH le 28 août 1705 à
Mittelhausen
Hans CLAUS décède le 25 juin 1720 à
Hohatzenheim. Dans son
inventaire après décès daté du 10 juillet
1720, il est cité comme Burger et
Echevin (Gerichtschoeffen) décédé il y 14 jours.
On note également que Eva KAPP
son épouse est assistée de Andreas KAPP de Mittelhausen,
« ihrem
Vetteren »
Dans cet inventaire on relève également :
* Contrat de mariage du 21 mai 1663 Hohatzenheim
de Hannben CLAUben fils de Clauben Hanben Bg und Gerichtschoeffen zu Hohatzenheim avec Eva KAPP fille de Georg KAPPen gewester Hochgraflich. Hanauischer Schultheiben zu Mittelhausen.
* Cm du 22 mai 1706 Hohatzenheim
de Claub SCHNEIDER fils de Martin SCHNEIDER Bg und Gerichtschoeffen zu Truchtersheim et Margaretha KIEFFER, avec Catharina CLAUb fille de Hanben CLAUben et Eva KAPP.
Et page 24 de l’inventaire on retrouve une
description de la propriété :
„Item eine behaubung, Hoff, scheuer, Stall, trodt,
trodthaub und garthen sambt aller übrigen zugehördt,
recht undt gerechtigkeith, oben im Dorf zur Hohatzenheim gelegen,
einseit neben
Peter FREUNDT, anderseith neben dem Allmendt, vornen auf das Hetzellgabell und hinten auf die Fuchsgab. Vermog hievor ………Eheberedung
durch den
verstorbener angeschlagen worden ad 1100 R (Gulden)“
« De même une habitation, cour, grange, étable, pressoir avec une maison à pressoir et un jardin y compris toutes les dépendances, droits et propriétés situés en haut dans le village de Hohatzenheim D’un côté Pierre FREUNDT, de l’autre à côté du communal, devant la ruelle Heztzel et derrière sur la rue du Renard. Le bien ci-devant a été estimé dans le contrat de mariage par le défunt à 1100 Gulden. »
Sa femme Eva KAPP rédige un testament (Vermächtnub) le 9 juin 1728. Le 17 mai 1729 à Hohatzenheim est dressé son inventaire après décès (n°18) où elle est dite décédée il y à 11 semaines.
Position sociale
D’après ces documents il est clair que Hans der Alte, était comme son père un notable de premier plan. En fait la famille Claus en général était une famille influente. Par son mariage de 1663, Hans s’allie avec la famille de l’ancien prévôt de Mittelhausen, Georg Kapp décédé avant 1661. En 1666 Lorentz Claus (peut-être son oncle), échevin à Hohatzenheim, marie sa fille au nouveau prévôt de Mittelhausen, Michel Lienhardt. En 1675, il est fait mention d’un certain Georg Claus, prévôt de Mittelhausen et en 1679 Lorentz Claus est cité comme prévôt de Hohazenheim. Peut-être Lorentz fut-il le premier prévôt de la commune depuis l’introduction de la réforme. L’inventaire après décès de Hans Claus témoigne qu’il héritera finalement lui aussi de la charge d’échevin de Hohatzenheim. En fait sur la base des registres de Mittelhausen, il semble qu’à cette époque la famille Claus avait le monopole de la fonction d’échevin à Hohatzenheim.
Evolution de la ferme
La présence d’un contrat de mariage et d’un l’inventaire après décès atteste de biens conséquents. La ferme avait été estimée en 1663 à une valeur de 1100 florins. La description de la ferme de 1720 montre que la famille s’était lancée dans un investissement viticole à travers l’achat d’un pressoir et la construction d’un bâtiment pour l’abriter. Comme l’estimation de la valeur est inchangée entre 1663 et 1739, on peut penser que l’équipement viticole était déjà en place en 1663. Nul doute que cet investissement s’inscrivit dans l’effort rural de réexploitation des parcelles laissées en friche qui se poursuivit durant les dernières décennies du XVIIe siècle. Ainsi après les nouvelles destructions de la guerre de Hollande (1672-81) 3 édits de défrichements furent proclamés en Basse Alsace (1682, 1685 et 1687). Sur le plan no3, nous avons tracé un emplacement probable du pressoir et du bâtiment à pressoir sur la base de la localisation du pressoir actuel et de l’ordre d’énumération des bâtiments dans l’inventaire de 1720.
En 1687, un événement majeur survint à Hohatzenheim. Sous la pression de la nouvelle politique de Louis XIV en faveur du catholicisme, Hohatzenheim redevint une paroisse catholique et sa population renia la réforme en séance publique. Il semble en fait que 30% de la population du village soit restée protestante. Pour la famille Claus le choix dut être difficile. D’un côté, les Claus étaient une famille influente du village qui se devait de rejoindre la majorité, d’un autre côté elle avait constitué de fortes alliances avec la bourgeoisie de Mittelhausen qui elle est resté protestante.
En fait il semble bien que Hans der Alte s’est converti immédiatement à la religion catholique. En effet 4 ans plus tard, en 1691, sa fille Anna se marie avec Simon Stoll, un catholique, en l’église catholique de Rumersheim. De plus tous ses enfants qui quitteront le village, iront s’établir dans des villages catholiques et ses gendres sont tous catholiques. La seule exception à cette règle fut son fils Hans qui se maria en 1705 en l’église protestante de Mittelhausen avec Aurélia Isch. Le couple s’établira par la suite probablement à Hohatzenheim où Hans décèdera. Ainsi, si la famille de Hans der Alte semble avoir pris une direction claire en faveur du catholicisme, elle garda apparemment quelques contacts à Mittelhausen.
Hans avait deux fils. Claus l’aîné, est
allé s’établir à Osthoffen (Pfettisheim ?).
Le cadet Hans, nous l’avons vu
est resté au village et il est plus que probable que la ferme
lui était
destinée. Malheureusement, en 1714 un événement
funeste survint et Hans décéda
prématurément. Cette mort fut peut-être liée
à la crise économique qui survint
l’année précédente à la suite d’une
invasions de souris qui combinée à
plusieurs dévaluations monétaires provoquèrent une
augmentation de 150%
de la moyenne des prix de 1708. Quoi qu’il en soit, la ferme Claus
se
retrouve subitement sans héritier et Hans der Alte proposa sans
doute la ferme
à son gendre le plus renommé et le plus dynamique,
à savoir, Claus Schneider,
un catholique, prévôt de Reitwiller et fils d’un
échevin de Truchtersheim.
3e
Génération : Clauβ SCHNEIDER (ca1682-1739)
Fils de Martin SCHNEIDER et de Magaretha
KIEFFER - KUEFFER, Clauβ SCHNEIDER est né vers 1682 à
Truchtersheim.
Il épousa Catharina CLAUS, fille de Hans
CLAUS der Alte et de Eva KAPP vers mai 1706.
Il était prévôt de Hohatzenheim“ de
novembre 1727 à 1738. (source de cette information ?) De son union avec Catharina CLAUS naquirent 4
enfants.
1)
Anna SCHNEIDER, née Hohatzenheim, épousa Hannβ GRASSER,
fils de Michael GRASSER
et de Maria WECKEL - WACKHEL le 20 février 1730 à
Rumersheim.
2)
Eva SCHNEIDER, née Hohatzenheim. Elle épousa en
première noce vers février 1736
Claus ROβ de Griesheim, fils de Hanβ ROβ et en seconde noce (avant
1748) Claus
MITTELHAUSSER bg zu Gingsheim.
3)
Claus SCHNEIDER, né vers 1719 à Hohatzenheim. Il est
célibataire en 1739. Il
décède avant 1748.
4).
Veltin (Valentin) SCHNEIDER, né vers 1723 à Hohatzenheim,
en 1739 il a pour
tuteur Hanb Jacob GRAD qui exerce la profession de cordonnier.
Claub SCHNEIDER décède vers mars 1739 à Hohatzenheim. Le 1er juillet 1739 est établi l’inventaire après décès (n°28) il est dit décédé il y a environ 15 semaines, "gewester Schultheib des Stabs Reithweyler und bürgerlicher inwohner dahier zu Hohazenheim". Lors de l’inventaire son épouse Catharina CLAUb est assistée de Hanb KLEIN bg zu Mittelschaeffolsheim, ihres Schwagers.
Dans l’inventaire on trouve également copie du contrat de mariage du 22.04.1706 à Hohatzenheim de Claub SCHNEIDER fils de Martin SCHNEIDER, bg und Gerichtschöff zu Truchtersheim et de Margaretha KIEFFER avec Catharina CLAUb fille de Hanb CLAUb, bg und Gerichtschöff et de Eva KAPP
Page 20 et 21 on découvre une description du
corps de ferme :
Item eine behaubungHoff, Scheuer, Stallung, Trott
und Trotthaub, wie auch Koch gärthel, mit übriger zu gehör
rechten und gerechtigkeiten, oben im Dorf zu Hohatzenheim, einseit
neben Peter
FREUNDT und anderseit neben dem Allmend vornen auff das Hezelgäbel und hinten auff der Fuchsgab, ist vermög der hiervor
inserirt Eheberedung
angschlagen vor und um Eylft hundert Gulden 2/3 tel 733R 3b 4J.
Son épouse Catharina CLAUS née Hohatzenheim
y décède vers avril 1748. Le 21 octobre 1748 est
dressé son inventaire après
décès (n°37), elle est dite
décédée depuis une demie année. Page 9 et
10 de
l’inventaire on retrouve la description de la ferme :
Item eine behaubung, hoff, Scheuer, Stallung, Trott
und
Trotthaub, wie auch Koch gärtel mit übriger zugehör
Rechten und
gerechtigkeiten, oben im Dorf zu Hohatzenheim, einseit neben Peter
FREUNDen,
modo Georg FREUND der Schultheib, vornen auff das Hetzel gäbel und hinten auf die Fuchsgab.Angeschlagen pro Vier hundert
funffzig Gulden
ad 2/3 300R
Position sociale:
Avec Claus Schneider, la famille atteint
son apogée puisque pour la première et la dernière
fois depuis 1657,
l’exploitant de la ferme Claus sera honoré de la fonction
suprême de
schultheiss de Hohatzenheim. Claus est le fils d’une famille de
notables. Son
père était échevin à Truchtersheim et sa
mère descend d’une longue lignée de
notables de Pfettisheim ayant compté plusieurs échevins
et prévôts. Après son
mariage en 1706, Claus et sa femme ont peut-être habité
à Truchtersheim puisque
son inventaire après décès nous dit qu’il
était « Shultheiss des Stabs
Reithweyler ». Reitwiller étant protestant, cette
expression semble se
référer à la coutume qui existait depuis 1681 dans
les villages protestants où
le chef du village portait le titre de Stabhalter (Louis XIV avait en
effet
interdit le titre de schultheiss aux protestants), laissant le titre
devenu
purement honorifique de schultheiss à un laboureur d’un village
catholique
voisin. Bientôt pourtant, Claus arrive à Hohatzenheim
où il deviendra
« réellement » prévôt en 1727.
La Ferme
Sous la gestion du nouveau prévôt, la ferme
semble s’être maintenue à son état
précédent puisque l’inventaire à sa mort
cite les mêmes bâtiments qu’en 1720 ainsi que la même
estimation de la valeur
de l’exploitation (1100 florins).
La succession
On peut s’étonner de la relative modestie
du bilan de cette période où Claus n’a semble-t-il pas
vraiment réussi à tirer
profit de son influence. Il est vrai qu’il est
décédé prématurément à
l’âge de
47ans. Ses filles ont fait des mariages relativement modestes. Son fils
aîné
Claus devait avoir une constitution particulièrement
chétive puisqu’il fut
écarté de l’héritage de la ferme au profit du fils
cadet Valentin qui reçoit
les commandes de la ferme à 17 ans à peine. D’ailleurs
Claus mourra peu de
temps après.
4e
Génération : Veltin (Valentin) SCHNEIDER
(1723-ap1787)
Fils de Clauβ SCHNEIDER et de Catharina
CLAUS, Veltin - Valentin SCHNEIDER est né en 1723 à
Hohatzenheim. Il épousa
Catharina ROOS vers juillet 1740 à Hohatzenheim.
Il était cultivateur, et lors de
l’établissement le 17.07.1740 de son contrat de mariage il
hérita de la ferme
paternelle (Hoffbesitzer) c’est également lui qui donna son nom
à la ferme
Valdes. De son union avec Catharina ROOS naquirent 6 enfants :
1) Franscica SCHNEIDER, née Hohatzenheim.
Elle épousa Nicolaus GILLI - ILLY – JELY journalier de Gingsheim
fils de Nicolaus
GILLI et de Odilia LOTZ le 3 janvier 1780 à Hohatzenheim
2) Catharina SCHNEIDER, née à Hohatzenheim.
Célibataire en 1787.
3) Johannes SCHNEIDER, né à Hohatzenheim.
Bg und Webermeister in Strasburg en 1787.
4) Nicolas SCHNEIDER, né le 12 juillet 1744
à Hohatzenheim. Baptisé le lendemain au même lieu.
Il épousa Maria WOLFF, fille
de Johannes WOLFF et de Catharina STRAUB le 29 août 1774 à
Gougenheim. Il était
journalier.
5) Laurent SCHNEIDER, né le 24 septembre
1755 à Hohatzenheim. (mort en 1787 ?)
6) Marie Madeleine SCHNEIDER, née en 1760 à
Hohatzenheim. Elle épousa Nicolas HOENEN de Baumgarten
(Donnenheim).
Catharina ROOS décède
le 28 janvier 1783 à
Hohatzenheim. Son inventaire après décès
(n°79) est établi le 19 7bris 1787.
Elle y est dite décédée il y environ 4 ans et son
mari Valentin SCHNEIDER, bg
und Ackermann zu Hohatzenheim est encore vivant.
Dans l’inventaire sont cités les documents suivants :
Contrat de mariage du 19.08.1740 de Valentin SCHNEIDER avec Catharina ROOS
Contrat de mariage du 19.12.1782 déposé le 25 juin 1783
De même on y trouve une description de la propriété.
„Haus, Hof,
Scheuer, Stall, Trott und Trotthaub,Garten,
einseit neben dem Allmend, anderseit neben Georg FREUND, hinten auf die
Fuchsgab, vornen auf Hablergäbel“
Situation économique
Lorsqu’il hérite de la ferme en 1739, Valentin se trouve dans une situation difficile. Chef de famille à moins de 17 ans, il ne peut guère compter que sur lui-même pour gérer l’exploitation. Ses deux sœurs mariées ont quitté le village. Il ne reste donc à la ferme que son frère aîné dont il est fort à parier que sa santé était fragile, et sa mère. Valentin se marie donc rapidement, dès l’année suivante avec une fille de Gingsheim. En plus de son inexpérience, Valentin doit affronter d’emblée une situation économique difficile. Après une première crise passagère en 1735/36 due à une épidémie de fièvre miliaire, se déclare en 1740/42 une seconde crise, due aux épidémies d’un hiver désastreux accentuée par la guerre (celle de succession d’Autriche). Cette situation crée une inflation latente qui ne semble pas vouloir se résorber et durera jusqu’en 1750. En plus de ces maux, en 1744 l’Alsace est envahie pour la première fois depuis la guerre de Hollande. Les pandours, mercenaires à la solde de l’armée impériale, passent à Hohatzenheim où ils occasionnent quelques dégâts. Si, l’invasion sera brève, la guerre et ses maux durera jusqu’en 1748. Durant cette terrible décennie, le frère et la mère de Valentin décèdent, probablement victimes des vicissitudes de la crise. Valentin et sa femme continuent donc seul à gérer l’exploitation familiale.
La ferme au milieu du XVIIIe siècle
La crise des années 1740,
accentuée probablement par l’inexpérience du
jeune Valentin semble avoir porté un coup très dur
à l’exploitation puisqu’à la
mort de Catharina Claus en 1748, la ferme n’est plus estimée
qu’à 450 florins
en dépit d’une inflation conséquente, soit à peine
40% de la valeur de la
période 1663-1739. Il est probable que la plupart des
bâtiments principaux
aient été passablement délabrés dès
le milieu du XVIIIe siècle. Dans cette
environnement, les céréales constituent probablement la
culture principale de
l’exploitation, la vigne apportant un appoint. Un plan d’assemblage du
ban de
Hohatzenheim datant de 1760 (cf plan no4), montre qu’un demi
siècle plus tard,
la vigne occupait 49 arpens soit 14% des terres cultivées
à Hohatzenheim. Ces
vignes ont disparues pour la plupart et il ne reste aujourd’hui que
quelques
parcelles témoignant de cette activité passée
(sur les zones G et I).
Evolution de la position sociale
de la famille
Il semble que Valentin Schneider
n’ait jamais réussi à rattrapper le
handicap de ses premières années de gestion de la ferme.
Dès 1740, la famille
perd la prévôté au profit de la ferme voisine,
concurrents de longue date de la
famille Claus, où habite dorénavant la famille Freund.
(Pierre Freund était
échevin du temps de la prévôté de Claus
Schneider, son beau-père Jean-georges
Schmidt était prévôt avant Claus, et son fils Jean
Georges Freund hérite de
cette charge à la mort de Claus). Cette famille conservera cette
charge pendant
plus de 25ans méritant pour la première fois son surnom
de s’Schultze.
Pour la famille Schneider au
contraire, les affaires semblent stagner
puisque des trois fils de Valentin, Niclaus devint journalier à
Gougenheim,
Hans tisserand à Neubourg (Strasbourg) et Laurent n’est plus
cité dans l’acte
de 1787. Aucun donc ne devint propriétaire terrien. De ses trois
filles,
Francisca se marie à un journalier de Ginsheim, Catharina est
restée
célibataire et seule Marie-Madeleine, la cadette,
améliore quelques peu le
tableau en se mariant avec Nicolas Hoenen, fils du maire de la petite
annexe de
Wingersheim, Baumgarten; mais Nicolas non plus n’est pas
propriétaire puisque
la ferme familiale de Baumgarten échoit à son
frère Laurent Hoenen.
Succession
Valentin est resté environ
50 ans à la tête de la ferme qui sera dorénavant
surnommée d’après son prénom: “Valtin“. Il est
probable que ce soit
l’originalité de son prénom ainsi que son exceptionnelle
longévité à la tête de
l’exploitation qui lui ont valu ce privilège. Lors de
l’inventaire après décès
de sa femme en 1787, Valentin a 64 ans et il semble avoir
déjà passé les rênes
à son gendre Nicolas Hoenen présenté comme
Hofbeständer. Il est curieux que de
ses trois fils, Valentin n’en ait choisi aucun pour lui
succéder. Peut-être
Laurent était-il censé reprendre la charge avant un
décès prématuré. En tout
état de cause il semble que le choix final ait été
influencé comme pour son
grand-père Hans Claus der Alte par la renommée et le
dynamisme des candidats
potentiels. C’est dont le fils du maire de l’ancienne ferme abbatiale
de
Baumgarten qui hérita de la ferme maintenant appelée
s’Valdes.
5e
Génération : Nicolas HOENEN le vieux
(ca1757-1833)
Né vers 1757 à Baumgarten (Donnenheim) fils de
Georg HOENEN -
HUENE - HUNN et de Catharina BAUMGARTNER. Le 7 février 1783
à Hohatzenheim il
épouse Marie Madeleine SCHNEIDER née vers 1760 à
Hohatzenheim, elle décède le
12 novembre 1818 à Hohatzenheim. Laboureur, Nicolas HOENEN
hérite de la ferme
de son beau-père (Hofbeständer). Il décède le
24 mars 1833 à Hohatzenheim. De
son union avec Marie Madeleine SCHNEIDER naquirent 6 enfants :
1) Catharina HOENEN, née le 3 novembre 1783
à Hohatzenheim. Elle est décédée le 1er
janvier 1784 à Hohatzenheim.
2) Maria Magdalena HOENEN, née le 19 avril
1786 à Hohatzenheim.
3) Marguerite HOENEN, née le 10 janvier
1788 à Hohatzenheim. Elle épousa Joseph PAULUS menuisier,
né le 19 mars 1780 à
Bilwisheim fils de Peter PAULUS et de Marie STOECKEL le 20 mai 1813
à
Bilwisheim. Elle est décédée après 1748 et
lui il décède le 27 juillet 1839 à
Bilwisheim.
4) Nicolas HOEHNEN, né le 21 février 1790
à
Hohatzenheim.
5) Pierre HOENEN, sellier et journalier, né
le 16 avril 1792 à Hohatzenheim. Il épousa en
première noce le 29 octobre 1816
à Hohatzenheim Anna Maria DEBES - DEBUS née entre 1786 et
1792 à Gingsheim et
fille de Jacques DEBES et de Anne Marie ALLGEYER. Anna Maria DEBES –
DEBUS
était veuve de Melchior MUSTER.
En seconde noce Pierre HOENEN épousa le 13
juin 1819 à Hohatzenheim Salomé RUNTZ née le 5
germinal de l’an 03 à
Rumersheim, fille de Johannes RUNTZ - RUNS et de Salomé
ESCHENLAUER.
6) Laurent HOENEN, né le 12 janvier 1800 à
Hohatzenheim. Il épousa le 8 novembre 1828 à Hohatzenheim
Marie Catherine
TOBIAS née le 6 germinal an 7 à Wingersheim fille de
Joseph TOBIAS et de Anne
Marie DENNIGER. Garçon laboureur en 1828 on le retrouve par la
suite exerçant
la profession de laboureur. Il est décédé
après 1860 à Wingersheim.
En an VI (1798) est établi un premier état de section. Dans la section B der Brandgarthen au n° 87 on lit : "HOHNEN Niclauß Hauß und Platz ein Pfemmert, Hoff und Gebauplatz ein Viertzel".
On trouve également aux archives un état de section établi entre 1815 et 1822. Dans la section B Dorf und Wingarten on lit au n° 21 : Nicolas HOENNEN Hauß Hoffplatz und Garten, ein Acker, Eigen.
Origine de la
famille Hoenen
La famille Hoenen gérait la ferme abbatiale
de Baumgarten depuis au moins trois générations remontant
au milieu du XVIIe
siècle. Cette ferme située près de Donnenheim
était propriété de l’Abbaye de
Neubourg et tirait peut-être son origine de la commanderie des
templiers qui
existait là au XIIIe siècle. Cette ferme comportait
notamment une grange dimère
et une chapelle. L’administrateur, ou “Villicus“ veillait à la
prospérité du
domaine et en était aussi le maire-dimier. Laurent, le
frère de Nicolas et aîné
de la famille, hérita de la ferme de leur père Georges
qui mourut en 1764.
Toutefois, au XVIIIe siècle la prospérité de ce
domaine déclina. A l’époque du
mariage de Nicolas en 1782, cette ferme est probablement
déjà délabrée car le
site de Baumgarten semble abandonné avant la fin du
siècle. L’héritage paternel
devait donc présenter un intérêt limité pour
Nicolas qui en venant à
Hohatzenheim héritait de l’une des fermes principales du
village. Aujourd’hui
il ne reste rien du domaine de Baumgarten. Si cette hypothèse
est confirmée, ce
serait donc Nicolas le vieux et son fils Nicolas le jeune, qui auraient
entrepris la reconstruction ou la rénovation de la maison
d’habitation.
Position sociale
Nicolas Hoenen comme Valentin son
prédécesseur, n’exerça pas de fonction communale.
Toutefois il semble avoir
acquis une certaine réputation au
sein
du village car il fut assez souvent choisi comme témoin aux
évènements de la
paroisse, et cela jusqu’à un âge avancé. Ainsi
lors d’une naissance qui eut lieu en 1817, un des témoin
était
« Nicolas Hoenen âgé de 61 ans ». Au
sein de la famille aussi,
Nicolas semble avoir joué un rôle central. Ainsi par
exemple il est préféré à
son frère aîné comme témoin du mariage de
leur frère Georges en 1784. Cet acte
témoigne d’ailleurs du déménagement de Nicolas
à Hohatzenheim juste après son
mariage. Nicolas est aussi choisi par sa nièce Catherine
Schneider comme témoin
à son mariage à Gougenheim, au détriment des
autres fils de Valentin.
La terreur
révolutionnaire
En 1791, la royauté est renversée et
l’Alsace accueille d’abord plutôt bien la nouveau régime
républicain. Pourtant
à partir de 1793, le régime aux abois menacé de
l’intérieur (vendée et
royalistes) et de l’extérieur (toutes les monarchies
européennes), rétorque par
une répression implacable. Rapidement la terreur s’installe dans
les villes et
villages de France. A Hohatzenheim, le maire Nicolas Blaise est
dénoncé comme royaliste.
Il est rapidement emprisonné et décapité par les
services d’Euloge Schneider,
le fonctionnaire zélé de la république qui
terminera lui-même sur l’échafaud.
L’église de Hohatzenheim est fermée et son curé,
le Père Ohlman est pourchassé.
Il se cachera à Wingersheim où la légende rapporte
qu’il échappa à la police en
se déguisant en servante. Georges Hoenen, le frère de
Nicolas qui habitait
toujours à Donnenheim, est probablement dénoncé
lui aussi, car il émigrera en
Allemagne en 1794 où il mourra peu après.
La
ferme
Grâce
au plan d’assemblage de 1828, nous avons pour la première fois
confirmation du
tracé de la cour de ferme. A cette date, la ferme comporte
déjà la maison
actuelle, prolongée à l’ouest par un petit
entrepôt. Perpendiculairement à cet
entrepôt se trouve une petite grange et en face de la maison
l’étable. A
l’ouest de la ferme se trouve un jardin qui donne sur la rue du Renard
et à
l’est un verger donne sur la rue du Maire. Il est probable que la
maison de
1828 soit la maison actuelle. Celle-ci daterait alors probablement du
début du
XIXe siècle.
6e
Génération : Nicolas HOEHNEN le jeune (1790-1865)
Fils de Nicolas HOENEN et de Marie Madeleine SCHNEIDER,
Nicolas
HOEHNEN est né le 21 février 1790 à Hohatzenheim.
Il épousa Geneviève ADAM le
28 janvier 1812 à Hohatzenheim. Il était cultivateur.
Geneviève ADAM est née le
19 novembre 1786 à Bossendorf, fille de Antoine ADAM et de Anne
Marie ZOELLER.
Elle décède le 9 avril 1838 à Hohatzenheim.
De leur union naquirent 4 enfants :
1) Jean HOENEN cultivateur, né le 23
décembre 1812 à Hohatzenheim. Il épousa le 20 mai
1841 à Wittersheim Catherine
STEINMETZ
2) Anne Marie HOENEN, née le 16 juin 1815 à
Hohatzenheim. Elle épousa Antoine MOSTER, fils de Nicolas MOSTER
et de Marie
OSWALD le 30 avril 1839 à Mittelschaeffolsheim.
3) Catherine HOENEN, née le 19 novembre
1817 à Hohatzenheim. Elle épousa Bernard HOENEN, fils de
André HOENEN et de
Marie Catherine THAL le 2 juin 1840 à Hohatzenheim. Elle
était
"laboureuse".
4). Geneviève HOEHNEN, née le 17 juin 1822
à Hohatzenheim. Elle épousa Peter PAULUS né le 19
novembre 1819 à Bilwisheim,
fils de Joseph PAULUS et de Marguerite HOENEN le 6 mars 1848 à
Bilwisheim. De
leur union naquirent 3 enfants.
En 1828 nous rentrons dans l’ère moderne du cadastre. Malheureusement le plan détaillé des sections est introuvable. Néanmoins dans la matrice au folio n° 115 nous notons HOENNEN Nicolas, le jeune comme propriétaire au lieu dit "Village", section C, des parcelles suivantes :
- parcelle n°40, un verger, surface 10,60 ares provenant de la parcelle N° 21
- parcelle n°41, sol de maison et maison sur une surface de 5,40 ares.
La maison de classe 3 comportant 2 portes cochères et 16 ouvertures.
- et la parcelle n°42, un jardin de 3,25 ares.
Position sociale
Nicolas se marie relativement
jeune (22ans) probablement pour éviter
l’enrôlement dans l’armée qui vers 1812-1813 devient de
plus en plus
systématique, au fur et à mesures des défaites
napoléoniennes. Comme son père
Nicolas le vieux, Nicolas le jeune n’exerça aucune fonction
communale. Pourtant
comme son père, en tant qu’exploitant d’une des fermes les plus
importantes du
village, il bénéfice d’une réputation certaine
dans la communauté. Ainsi en
1813, âgé de 23 ans, il apparaît déjà
comme témoin d’actes de naissances. Peu à
peu il remplace son père comme témoin dans le village et
dans les années 1820
il témoigne de presque tous les actes en compagnie soit de
Nicolas Blaise, le
fils du maire assassiné, soit de Georges Freund (le maire ?
du village).
Le clan familial
Une des tendances marquantes de
la famille Hoenen au courant des année
1830-40, tient à aux liens forts que Nicolas le jeune entretient
avec ses
cousins de Donnenheim et Bilwisheim. Ainsi sur ses quatre enfants, deux
se
marieront avec des cousins Hoenen. Sa fille Geneviève
épousera Peter Paulus,
son cousin et le fils de sa tante Marguerite Hoenen de Bilwisheim.
Quant à
Catherine, elle se mariera avec Bernard Hoenen, laboureur à
Donnenheim et petit
fils de Joseph, le troisième frère de Nicolas Hoenen le
vieux. Au moment de
leur mariage en 1840, la ferme schleiers, en face de la ferme Valdes
est
probablement à vendre et Bernhard Hoenen s’y installe avec sa
femme. Il est
possible que Nicolas le jeune, aida son arrière petit neuveu et
nouveau gendre
à s’installer en face de chez lui. Catharina apporta
peu-être même quelques
terres en dot. Cet établissement crée le premier lien
familial entre les fermes
s’Schleiers et s’Valdes, et étend considérablement
l’influence de la famille
dans le village.
Si les bâtiments de la
ferme ont probablement peu évolués
durant
cette
période,
on
peut penser
que l’exploitation ait prospéré, comme semble l’indiquer
la fréquence des
mentions de Nicolas le jeune sur les actes de la commune,
l’investissement de
Bernard Hoenen et le mariage de Jean Hoenen avec une fille
d’agriculteur de
Wittersheim.
7e
Génération : Jean HOENEN (1841-1890)
Fils de Nicolas HOEHNEN et de Geneviève ADAM. Jean
HOENEN est né
le 23 décembre 1812 à Hohatzenheim. Le 20 mai 1841 il
épousa à Wittersheim
Catherine STEINMETZ née le 1er brumaire de l’an 14 à
Wittersheim fille de
Sébastien STEINMETZ et de Odile BOSS.
Il était cultivateur et elle cultivatrice. Il
décède en 1890 et elle en 1885. De leur union naquirent 3
enfants :
1)
Nicolas HOENEN, né le 11 mars 1842 à Hohatzenheim.
2)
François Antoine HOENEN, né le 17 décembre 1843
à Hohatzenheim. Il épousa
Magdalena WINLING, fille de Anton WINLING et de Apollonia WEBER le 31
mai 1877
à Hohatzenheim, 67. Il était cultivateur.
3) Hieronymus HOENEN cultivateur, né le 30
mars 1846 à Hohatzenheim. Il épousa le 8 octobre 1890
à Hohatzenheim Maria
Catharina HUBER. Il est décédé avant 1902 à
Hohatzenheim. De son union avec
Maria Catharina HUBER naquirent 5 enfants.
Maria Catharina HUBER née le 16 mars 1869 à
Wingersheim, fille de Joseph HUBER et de Magdalena FRITSCH, elle
épousa en
seconde noce le 20 janvier 1902 à Hohatzenheim. Louis JOST, fils
de Anton JOST
et de Brigitte DAUL.
En 1844 le cadastre nous signale un changement de propriétaire : HOENEN Jean, Cultivateur (folio 301) et de nouveau en 1876 HOENEN Nikolaus, Ackerer (folio 372).
Position sociale
Il semble que Jean Hoenen ait été moins
actif que son père au sein de la communauté. En effet il
est rarement choisi
comme témoin, à peine quelques mentions vers 1860.
Pourtant son exploitation a
du prospérer car il va réussir à établir
ses trois fils dans le village comme
cultivateur. Ainsi en 1876, a l’âge de 64 ans, il prend sa
retraite et passe
l’exploitation à son fils aîné Nicolas. Un an plus
tard, François Antoine se
marie et s’établit lui aussi comme cultivateur à
Hohatzenheim. Enfin vers 1890,
Jérôme, son troisième fils reprendra l’exploitation
de son oncle Bernard
Hoenen, qui était resté sans enfant. Cette passation
représente la seconde
alliance familiale entre les fermes Valdes et Schleiers.
8e
Génération : Nicolas HOENEN troisième du nom
(1842-1906)
Né le 11 mars 1842 à Hohatzenheim. Il
épousa le 7 octobre 1873 à
Hohatzenheim Rosalia LANG née le 21 novembre 1850 à
Schnersheim fille de
François Antoine LANG et de Maria Anna SCHWARTZ. Il était
cultivateur et décède
le 10 mars 1906 à Hohatzenheim.
De son union avec Rosalia LANG sont
répertoriés 7 enfants :
1)
Catharina
HOENEN, née le 28 juillet 1874 à Hohatzenheim.
2)
Marie
Eugénie HOENEN, née le 26 août 1875 à
Hohatzenheim
3)
Marie
Rosalie HOENEN, née le 23 août 1876 à Hohatzenheim.
Décédée à Schnersheim le 27
avril 1955.
4)
Joséphine
HOENEN, née le 1er avril 1878 à Hohatzenheim.
5)
Marie-Eugénie
HOENEN, née le 8 janvier 1881 à Hohatzenheim.
6)
Franz
Anton HOENEN, né le 9 juin 1882 à Hohatzenheim
7) Joseph HOENEN, né le 30 mars 1888 à
Hohatzenheim. Célibataire, il était cultivateur. Il est
décédé le 18 janvier
1951 à Hohatzenheim au N° 11.
En 1901 nous avons un nouvel état de section :
HOENEN Nicolas, cultivateur (folio 372) comme propriétaire dans la section C des parcelles suivantes :
- parcelle n°40, Garten, 10,60 ares
- parcelle n°41bis, Haus n° 12, 5,40 ares.
- parcelle n°42, Hof, 3,25 ares.
la ferme du XIXe
siècle
entre 1828 et 1912 la cour de ferme change
assez peu. C’est probablement au courant de ce siècle que
l’entrée rue du Maire
disparaît pour être remplacée par une entrée
rue du village. Dans la maison, la
cuisine est agrandie par une petite avancée, sorte de niche, qui
donne sur la
rue du village. L’étable est agrandie vers l’est (ce qui
deviendra plus tard la
cave a betteraves), et un petit bâtiment lui est adjoint
d’orientation nord-sud
(peut-être pour servir de porcherie ou de remise).
L’Alsace devient
allemande
Il est intéressant de noter qu’au début des
années 1870, alors que l’Alsace venait juste d’intégrer
le Reich allemand,
Nicolas Hoenen, signe parfois en français (« Nicolas
Hoenen »
écriture standard) parfois en allemand (« Niclaus
Hoenen » écriture
gothique). Celui-ci maîtrisait donc assez bien les deux langues.
9e
Génération : Lorenz Michael GOETZ (1873-1937)
Fils de Johann GOETZ et de Thérèse SCHMITT,
Lorenz Michael GOETZ
est né le 8 septembre 1873 à Kleinfrankenheim. Il
était cultivateur. Il décède
en 1937.
Il épousa le 10 novembre 1903 à Hohatzenheim
Catharina HOENEN
née le 28 juillet 1874 à Hohatzenheim, fille de Nicolas
HOENEN et de Rosalia
LANG. Catharina HOENEN décède le 26 mars 1948 à
Hohatzenheim. De son union avec
Catharina HOENEN naquirent 3 enfants.
1)
Thérèse
GOETZ née en … à Hohatzenheim elle épousa Joseph
Jost en …. . Ils s’installent
à Strasbourg où Joseph crée une entreprise de ….
De leur union naquirent deux
garçons.
2)
Alphonse
Laurent GOETZ, né en 1906 à Hohatzenheim. Il
épouse en 1934 Anna Fisher. De
leur union naquirent 5 enfants.
3)
Florentine
Goetz née en 1907. En 1934, elle épousa Eugène
Jost, frère de Joseph Jost et
héritier de la ferme voisine s’Schleiers. De leur unions
naquirent 5 garçons.
En 1905 au folio n°615 on trouve comme propriétaire l’épouse de GOETZ Michael Lorenz
En 1911 nouveau cadastre ! Catharina HOENEN (folio 81) oo avec GOETZ Lorenz Michael est propriétaire à la section 1 de la parcelle n°21, (Anc. 40, 41, 42), Maison N°12, avec une surface totale de 19,65 ares.
La matrice cadastrale de 1911 est enfin accompagnée par des plans détaillés au 1/500ème exécutés en 1913.
En 1937 la propriété est transmise à GOETZ Laurent Alphonse (folio 380).
Service militaire
allemand et première guerre mondiale
Laurent Goetz effectua probablement ses
deux années de service militaire dans l’armée allemande
de 1893 à 1895, donc
avant son arrivée à Hohatzenheim. En 1914 il a 41 ans.
Bien qu’en temps de
guerre l’armée allemande se réserve la possibilité
d’incorporer tous les hommes
de 17 à 45 ans, Laurent Goetz ne sera pas appelé. Son
beau-frère par contre
aura un destin militaire tout différent. Né en 1888,
Joseph Hoenen, frère cadet
de Catherine Hoenen est un homme relativement grand et fort et du fait
de sa
stature il est choisi pour servir dans la garde impériale du
Kaiser à Berlin,
ce qui lui vaut un service militaire de trois ans au lieu de deux
(probablement
de 1908 à 1911). Il est rappelé sous les drapeaux durant
la guerre de 1914-18.
A son retour de la guerre Joseph restera célibataire. Il a sa
chambre au
premier étage de la maison familiale et travaillera comme
surveillant à l’asile
psychiatrique de Hoerdt. Dans le village le « Valdes
uncle » est
l’homme aux deux chapeaux : un chapeau de paille qu’il
portait en en
été et un feutre qu’il ne mettait que l’hiver.
En 1918, la guerre prend fin avec la
défaite allemande et l’Alsace redevient française. La
petite Florentine Goetz
alors âgée de 11 ans se rappelle l’arrivée des
troupes françaises à
Hohatzenheim. Un soldat lui offre un morceau de chocolat, friandise
qu’elle
voyait pour la première fois.
La ferme du début
du siècle
Durant la période de l’entre-deux guerres
la ferme connaît quelques modifications dues à
l’accroissement de son activité.
Ainsi vers 1930 l’ancienne grange qui abritait probablement le
pressoir, est
arrachée et un nouveau bâtiment est construit à la
place du jardin. Une photo montre
sur la gauche, le coin de la rue du renard avant cette construction. La
nouvelle grange, plus vaste, contient au sud une remise pour le
matériel
agricole et au nord le pressoir placé au-dessus d’une cave
à vin. C’est dans
cette ferme qu’aura lieu en 1934 la réception d’un double
mariage : Alphonse
Goetz épouse Anna Fischer et Florentine Goetz épouse
Eugène Jost. Le mariage
Goetz-Jost confirme presqu’un siècle après
l’établissement de Bernard Hoenen à
la ferme Schleiers, la longue alliance entre les fermes s’Schleiers et
s’Valdes
(les deux familles étaient en fait très proches puisque
les deux filles Goetz
épousent les deux fils Jost). L’entrepôt attenant à
la maison est reconstruit.
A l’est, le bâtiment nord-sud est remplacé par un
bâtiment plus grand contenant
la porcherie ainsi qu’une remise où est placé l’alambic
pour distiller. Le
jardin est déplacé à la place du verger, le long
de la rue du Maire.
10e
Génération : Laurent Alphonse GOETZ (1906-1986)
Fils de Lorenz Michael GOETZ et de Catharina HOENEN, est
né en
1906 à Hohatzenheim. Il était cultivateur.
Il épousa en 1934 à Hohatzenheim Anna Fischer.
De leur union
naquirent un fils Gérard et quatre filles Jeanne-Marie, Lilly,
Lucie et
Colette.
La guerre
Alphonse effectue son service militaire
vers 1927. Plus tard durant ses vieux jours il évoquera souvent
ce temps
heureux, période nostalgique de découvertes et de
fraternisation. En 1938,
durant la crise des Sudètes, Alphonse est remobilisé
temporairement puis
renvoyé chez lui après la signature des accords de
Munich. Durant la période allemande,
trop vieux, il n’est pas incorporé (l’incorporation
s’arrête en 1944 à la
classe 1908). A la libération la
ferme
abritera l’intendance de l’unité de l’armée
américaine basée à Hohatzenheim.
L’exploitation
d’après guerre
Lorsqu’ Alphonse prend les commandes de
l’exploitation familiale en 1937, s’Valdes est la ferme la plus
importante du
village en terme de surface agricole en propriété. Cette
atout permet à
l’exploitation d’éviter l’endettement auquel beaucoup d’autres
agriculteurs ont
recours pour augmenter leur rendement.
L’économie agricole d’après guerre est
dominée par la dégradation constante des prix
céréaliers. Ainsi en Alsace
les cultures classiques comme
le blé, l’orge et le maïs furent progressivement
réduites au profit de cultures
plus rentables comme le tabac et surtout le houblon. Au début
des années 60 les
fermes Valdes, Schleiers, Scheulis et Grode achètent en commun
une machine à
effeuiller le houblon qui sera placée chez les Zahn (Scheulis).
En 1964 le malheur frappera la famille
Goetz. Anna Fischer décède prématurément.
Peu à peu les quatres filles se
marient et quittent le village laissant Alphonse et son fils
Gérard seuls pour
exploiter la ferme.
11e
Génération : Gérard GOETZ
Gérard Goetz est né en .. il se marie en …
avec Marie-Thérèse … De leur union naquit trois filles
Estelle, Patricia et
Fabienne.
La ferme moderne
En plus des cultures, l’autre grande
activité agricole alsacienne est l’industrie laitière.
Bien que mise à rude
épreuve par l’instauration des quotas européens
destinés à limiter la
surproduction, cette activité présente le gros avantage
d’offrir des revenus
fixes tout au long de l’année. Ainsi la plupart des
exploitations vont investir
lourdement dans leur infrastructure laitière. Durant les
années 60 et 70
s’Valdes avait une dizaine de vaches qui au printemps et en
été étaient amenées
tous les jours au pâturage. On cultivait un peu de trèfle
pour servir de
nourriture d’appoint. Durant les années 80, l’augmentation du
nombre de bêtes
et la nécessité d’améliorer le rendement de la
terre met un point final à cette
pratique. Désormais les vaches restent de manière
permanente dans de grandes
étables, constituées de deux longues rangées
d’animaux face à face gérées
presque comme des chaînes d’usine. Chez Valdes l’ancienne
étable devient
rapidement trop petite et Gérard fait construire une grande
étable moderne à
l’emplacement qu’occupaient le jardin, la porcherie et la remise
à
distillation. Dans cette nouvelle étable Gérard comptera
rapidement près d’une
quarantaine de vaches.
Au début des années 90, François Zahn
prend
sa retraite sans succession et comme Jean-Louis Jost (Schleiers) fait
de lourds
investissements houblonniers, Gérard Goetz hérite de la
machine à houblon
commune. Pour l’abriter dans sa ferme il fait arracher l’ancienne
étable et
construit à sa place un hangar métallique. La
construction de la nouvelle étable
et du hangar métallique a nécessité la destruction
complète des anciens
bâtiments agricoles. Au début du XXIe siècle il ne
reste donc des bâtiments
« historiques » que la maison, le petit
entrepôt qui lui est attenant
et la grange construite vers 1930.
Durant les années 80 la construction d’un
lotissement ou « village nouveau » est
décidée à Hohatzenheim. Cet
accroissement est localisé à l’entrée du village
en venant de Wingersheim.
Gérard Goetz est forcé de vendre une parcelle qu’il
possède dans cette zone.
En 2001, un nouveau malheur frappe la
famille Goetz avec le décès de
Marie-Thérèse après une longue maladie. Un an
plus tard Gérard prend sa retraite sans succession. Il vend
alors tous ses
animaux. Ainsi après au moins 350 ans d’exploitation, s’Valdes,
l’une des
fermes principales du village de Hohatzenheim, qui était
restée entre les mains
d’une même dynastie paysanne qui remontait au moins
jusqu’à la guerre de
trente ans, arrête définitivement son activité. Une
page du village historique
est tournée.
___________________
Avec nos remerciements à la famille GOETZ Gérard, à M. ZAHN François ancien Maire, Maire Honoraire de Hohatzenheim, M. CRIQUI Jean Marie ancien Adjoint, actuel Maire de Hohatzenheim, et à la Secrétaire de Mairie de Hohatzenheim. Merci aussi à Philibert et Hubert Jost pour leurs photos et nombreux souvenirs.
Sources :
- Terrier de 1657 ABR
- Etat de section de
1828 ABR
- Etat de section et
nomenclature de 1901 ABR
- Matrice cadastrale,
etat de section et nomenclature de 1911 ABR
- Inventaires après
décès de Hohatzenheim ABR
- Contrats de
mariages Hohatzenheim ABR
- Registres
paroissiaux Hohatzenheim et Mittelhausen ABR
- Etat civil Mairie
de Hohatzenheim
- Archives des
familles GOETZ et JOST
P.S. :
Nous invitons les gens ayant des documents sur Hohatzenheim à se
faire
connaître auprès de la Maison du KOCHERSBARI qui
transmettra, et peut-être cet
article deviendra-t-il une série !