Leo Julius Knobloch
Né le 27 juillet 1878
Histoire militaire
Recherche
préliminaire réalisée en 2001.
Depuis de nombreux documents
supplémentaires sont venus étoffer cette histoire :
carnet militaire, cartes postales du front, photos…
Bientôt un bouquin sur cette
aventure…..
I- Recrutement dans le Reich Allemand
En temps de paix tout allemand était en devoir de service
militaire depuis son 17e jusqu’à son 45e anniversaire. Bien que
le service dans l’armée en temps de paix ne débutait pour
le jeune qu’à l’âge de 20 ans, lors de son 17e
anniversaire il devient automatiquement redevable de servir dans les
Landsturm (défense du territoire). Tout homme de 17 à 20
ans appartient au Landsturm 1ère classe.
Le service militaire dans l’armée commence pour la nouvelle
recrue à son 20e anniversaire et consiste en deux ans de service
actif (trois ans pour la cavalerie et l’artillerie à cheval). A
sa sortie, la recrue passe dans l’effectif de réserve (4 ou 5
ans), puis il est Landwehr (11 ans), et enfin Landsturm 2e classe(7
ans). Chaque homme passe au Landsturm 2e classe le 1er avril de
l’année de ses 39ans.
En temps de paix, après le service militaire tout homme
était en général appelé pour 2
périodes d’entrainement par année durant la
période de réserve. Après le Landwehr 2e classe,
les hommes étaient libérés de toute obligation
militaire. (cf fig.2)
II - Service Actif
Le contingent annuel ou “classe” comprend tous les hommes ayant leur
20e anniversaire durant l’année en question. Ainsi Leo Knobloch
né en 1878, faisait partie de la classe 1898. En temps de paix
l’enrollement préliminaire (“Musterung”) a lieu au printemps de
chaque année. Les hommes y passent une visite médicale
où ils sont déclarés aptes, inaptes ou
Ersatz-Reserve.
Ersatz Reserve: (“Réserve supplémentaire”) hommes
déclarés aptes mais excusés pour raisons
familiales ou économiques. La création des Ersatz Reserve
en temps de paix est due au nombre important de jeunes conscrits dans
les années d’avant guerre, largement en excès des 200.000
à 300.000 recrues nécessaires chaque année pour le
fonctionnement normal de l’armée et de la marine.
Pour les conscrits déclarés aptes à la visite
médicale, l’enrollement proprement dit a lieu le 1er octobre de
chaque année. Les hommes sont alors appelés à se
présenter dans les “dépôts” (centres de
recrutement) militaires de l’armée du Reich. Leo Knobloch a
célébré son 20e anniversaire en juillet 1898. Le
14 octobre de la même année il débute son service
comme “Ersatz Rekrut” (Recrue de supplément) à la 2e
garnison du 26e régiment d’artillerie de champ.
Organisation de l’artillerie et de l’infanterie au sein du corps
d’armée: (cf fig3)
L’armée du Reich est composée de 24 districts abritant
chacun son corps d’armée (21 districts d’empire
numérotés de 1 à 21 plus 3 districts bavarois 1B,
2B et 3B). Ainsi le Bas-Rhin constitue le 15e district, le Haut-Rhin a
été rattaché au district de Bade (14e) et la
Moselle constitue le 16e district (cf fig4). Le corps est divisé
en plusieurs type d’unités (cf fig3) dont principalement des
divisions d’infanterie. Les divisions d’infanterie se subdivisent
à leur tour en brigades d’infanterie et brigades
d’artillerie.
Les Brigades d’infanterie sont faites de Regiments d’infanterie
(“Infanterie Regiment”). Les régiments se décomposent en
bataillons qui enfin comportent chacun plusieurs compagnies.
Les Brigades d’artillerie sont faites de Regiments d’artillerie de
champ (“Feld Artillerie Regiment”). Les régiments se
décomposent en détachements (“Abteilung”) qui enfin
comportent chacun plusieurs batteries.
Carte de l’organisation militaire allemande établie aux
environs de 1897 (cf fig 4)
Cette carte que j’ai trouvée sur internet indique l’emplacement
des différentes unités de l’armée de
l’époque. Les corps d’armée sont indiqués par des
numéro cerclés (ex: Bas-Rhin: 15), les régiments
d’infanterie sont en noir (gros chiffres arabes; les bataillons sont
indiqués en petits chiffres romains)les régiments
d’artillerie sont en rouge (gros chiffres arabes; les
détachements sont indiques en petits chiffres romains). La carte
montre que le 26e régiment d’artillerie était basé
en partie à Oldenburg (Abteilung I) et en partie à Verden
(Abteilung II, III, IV). Oldenburg (corps d’armée no 10) se
trouve entre Brême et la frontière hollandaise, Verden
(corps d’armée no 9) se trouve au sud-est de Brême (cf
carte)
Leo Knobloch a été muté à la “2e garnison”
du 26e régiment. Si la numérotation des garnisons suit
celle des détachements, Leo Knobloch aurait donc
débuté son service dans la garnison de Verden,
près de Brême. Au sein de ce détachement, il fut
affecté à la 1ere “Fahrende Batterie”, c’est à
dire batterie mobile ou légère.
Un an plus tard, le 2 octobre 1899, Leo Knobloch est muté
à la 1ère batterie légère du 62e
régiment d’artillerie de champ. Ce régiment, probablement
de création plus récente, ne figure pas sur la carte de
1897. En revanche, j’ai trouvé sur internet l’histoire d’un
soldat allemand qui fut incorporé en 1913 dans le 62e
régiment d’artillerie de champ basé à Oldenburg. A
supposer que ce régiment n’est pas changé de place entre
1899 et 1913, Leo Knobloch aurait donc passé la seconde
année de son service à Oldenburg, qui se trouve à
environ 100km à l’est de Verden. Le 29 Septembre 1900, Leo
Knobloch est démobilisé et affecté directement
à l’effectif de réserve.
Durant son service il semble que Leo Knobloch ai subi des blessures
(“Dienstbeschädigungen”). Il est difficile d’après ce seul
terme d’évaluer la gravité et la nature de ces blessures.
En tout état de cause elles ne pouvaient être trop graves
puisque à sa sortie la visite médicale le déclare
toujours apte au service de champ, ce qui est le plus haut niveau
d’aptitude physique (un homme plus faible aurait été
déclaré inapte ou apte seulement au service de
garnison).
Durant le service, Knobloch fut entrainé au maniement du
révolver 83 (1883). C’est le pistolet standard de l’armée
de l’époque qui sera remplacé en 1906 par le “06”.
Knobloch fut également canonnier de la batterie mobile.
Datation
Les premières pages du carnet font clairement
référence au service militaire de 1898 à 1900.
Pourtant la signature et la date de conclusion indiquent que la
rédaction de ces pages, ou au moins les dernières, a
été faite à Koenigsberg en Novembre 1916. Comme la
couverture du carnet indique la mention “Duplikat” ou “copie”, on peut
donc penser qu’après l’incorporation de Knobloch en 1915 et son
affectation en Prusse Orientale, son unité de destination s’ait
fait parvenir les états de service de Knobloch et les a
consigné dans ce carnet. L’une des dernières sections de
ces pages concerne l’entrainement qu’a subi Knobloch. Il n’est fait
mention d’aucune date et l’on peut se demander si cet entrainement a eu
lieu pendant le service ou pendant la guerre. Un indice nous guide: le
revolver 83 fut mis en service en 1883 et remplacé en 1906. Il
est peu probable que Knobloch fut formé sur une arme
dépassée. La formation a donc eut lieu avant 1906.
D’autre part il a été formé comme cannonier d’une
batterie légère. Or en 1899 il fut muté justement
à l’une de ces batteries. Il semble donc logique qu’il ait subi
l’entrainement adéquat à cette occasion.
III - Réserve
De 1902 a 1911, Knobloch a franchi successivement les diverses phases
de réserviste (Reserve, Landwehr 1e classe, Landwehr 2e classe,
Landstrum 2e classe) (cf fig.2). Peu d’informations sont fournies sur
ces périodes. En temps de paix, chaque réserviste est
censé subir 2 périodes d’entrainement par an jusqu’au
stade de Landwehr 2e classe, à partir de quoi le
réserviste est libéré de tout autre service. Il
est probable que plusieurs des périodes d’entrianement de
Leo Knobloch n’aient pas été consignées dans le
carnet. Ainsi il est difficile de tirer conclusion de la mention faite
en 1902. Une seule période d’entrainement est consignée
clairement, à savoir les 2 semaines qu’il a passé en mai
1903 au sein du 67e régiment de champ. Il est probable que ce
régiment était basé dans le Bas-Rhin ou au moins
en Alsace. En 1904, Knobloch passe de la période de
Réserve à la période de Landwehr 1ère
classe. A cette occasion il est gratifié d’une citation à
l’ordre du jour. En avril 1906 une mention le signale comme Landwehr
1ère classe. En 1908, il est déclaré inapte au
service d’entrainement et est exempté. Cette exemption peut
avoir plusieurs causes. Elle peut être due à la maladie,
raison économique (agriculteur support de famille), ou
dépassement des quotas nécessaires au fonctionnement
normal de l’armée. En 1909 il est fait mention d’une “fin de
service”, qui est probablement la fin de la période de Landwehr
1ère classe. A cette occasion il est à nouveau
déclaré apte au service. En avril 1911 une autre
entrée signale Knobloch comme Landwehr 2e classe. Enfin la
dernière entrée de cette période indique une autre
“fin de service”. Cette fin de service signale peut-être la fin
de la période de “réserve active”. A cette occasion il
est déclaré apte au service de champ.
IV - La guerre
Lorsque la guerre éclata en août 1914, tout les hommes de
17 à 45 ans sont susceptibles d’être appelés au
service. Leo Knobloch avait alors 36 ans. D’après l’organisation
théorique du service militaire allemand (cf fig2) son statut
était alors Landwehr 2e classe. Son carnet militaire mentionne
toutefois une “fin de service” en 1911. Etait-ce une fin de
période d’entrainement ou fin de période de Landwehr?
Difficile à dire. Toutefois lorsque Knobloch est finalement
incorporé en 1915 il est qualifié de” Wehrmann” ce qui
pourrait indiquer qu’il était alors toujours sous le statut de
“Landwehr”. En temps de guerre, l’incorporation donne lieu à
l’inscription de la recrue sur les listes des Landsturm. Ainsi
Knobloch, dès 1916 (seconde mention à son encontre) n’est
plus qualifié de Wehrmann mais de Landsturm. Ceci semble
corroborer la thèse que Knobloch était en effet Landwehr
lors de son incorporation.
Phases d’incorporation:
Août 1914: mobilisation des “Réserve”, “Landwehr
1ère classe”, “Landwehr 2e classe”.
Knobloch n’est pas appelé. Soit qu’il était
déjà considéré comme “Landsturm 2e classe”
(depuis 1911), soit qu’il fut encore “Landwehr 2e classe” mais
bénificiait de l’exemption des agriculteurs.
Août - novembre 14: mobilisation des “Ersatz Reserve”.
Septembre 14 — janvier 15: mobilisation de la classe 1914, des
volontaires et des bénéficiaires de reports.
Décembre 14 — mai 15: Landsturm 1ère classe et Landsturm
2e classe jusqu’à 35 ans.
Les Landsturm furent appelés en phases successives pour
suppléer aux pertes des campagnes d’hiver.
Avril — juin 15: mobilisation de la classe 1915.
Mai — août 15: mobilisation des Landsturm jusqu’à 39
ans.
Les combats violents de l’été et de l’automne 1915
produirent de lourdes pertes dans les effectifs de l’armée
allemande. L’état major se vit alors forcé à des
mesures drastiques pour fournir des troupes fraîches.
Août — octobre 15: mobilisation de la classe 1916 et des
exemptés.
Les premiers exemptés à être appelés furent
les agriculteurs. Ils furent suivis des travailleurs industriels et
même plus tard en mars 1916 des travailleurs des usines de
munitions qui furent également forcés de fournir leur
quotas.
C’est probablement dans la catégorie des
exemptés-agriculteurs que Leo Knobloch fut mobilisé
puisqu’il arrive en garnison de Strasbourg le 1er octobre 1915. Il y
restera pendant deux mois, probablement en formation. Son ordre de
transfer vers l’est est établi le 5 décembre et le 7, il
part pour la Prusse Orientale. 3 jours plus tard, le 10
décembre, il est incorporé dans un bataillon d’infanterie
supplétif (“ersatz” ou “dépôt”) de défense
du territoire (“Landsturm”) basé dans la vieille ville
prussienne de Koenigsberg (cf fig.4b).
Le système des dépôts
En temps de paix chaque district de corps d’armée comprenait des
unités (2 divisions d’infanterie, 2 brigades de cavalerie et des
troupes techniques) nécessaires au recrutement, à
l’équipement et à l’entrainement des troupes.
Après 1914, chaque régiment d’infanterie, d’artillerie et
de cavalrie laissa dans sa ville de garnison un dépôt qui
lui fournirait ses renforcements pendant la campagne. Ces
dépôts furent appelés:
“Ersatz-Bataillon” (bataillon supplétif) pour les
régiments d’infanterie
“Ersatz-Abteilung” (détachement supplétif) pour les
régiments d’artillerie de champ.
“Ersatz-Eskadron” (escadron supplétif) pour les régiments
de cavalrie.
La majorité des régiments d’infanterie actifs avaient 2
bataillons supplétifs (“Ersatz Bataillon”), jusque vers la fin
de 1917 où le 2e bataillon fut souvent supprimé. Ces
dépôts sont généralement situés
à deux endroits differents dans le district du corps
concerné.
Un bataillon de dépôt est en général
constitué de la manière suivante:
3 ou 4 “Ersatz Compagnie”
1 compagnie de convalescents
1 compagnie de recrues déclarées aptes seulement pour
un service en garnison.
1 ou 2 dépôts de recrues
(“Rekruten-Dépôts”)
Les bataillons de dépôt comptent en général
de 1.000 à 1.200 hommes. A la mobilisation, les hommes sans
entrainement arrivent dans les dépôts de recrues
(“Rekrut-Dépôt”), qui comptent environ 400 hommes.
Après une première période de formation, les
recrues sont envoyées dans les compagnies supplétives
(“Ersatz Compagnie”) qui comptent en général de 100
à 200 hommes. A ce stade, les recrues sont prêtes à
être envoyées vers les dépôts de champ (“Feld
Rekrut Dépôt”) qui sont les dépôts
secondaires basés juste derrière les lignes de front.
Alors que les recrues fraîches sont envoyées vers ces
dépôts, les compagnies supplétives sont
renforcés des anciens blessés à nouveau aptes
à combattre et des ex-réformés qui ont
déjà subi l’entrainement nécessaire. Les hommes en
compagnie de convalescence ou en service de garnison sont suivis
médicalement et renvoyés en “ersatz compagnie” dès
que leur santé le permet.
Les dépôts de bataillons de “Landwehr” sont
organisés de la même manière mais avec des hommes
plus âgés et avec des standards médicaux plus
faibles.
Dépôts de champ “Feld Rekrut Depot”
A partir de février 1915 un système complémentaire
de dépôts a été mis en place juste
derrière les lignes de front. Ainsi les nouvelles recrues
passent du dépôt principal au dépôt de champ
où ils subissent un complément de formation de quelques
semaines. Après cette phase les hommes sont affectés aux
diverses unités de combat.
Landsturm units
Tous les hommes entre 17 et 45 ans qui n’ont pas été
jugés aptes pour le front, mais qui malgré tout n’ont pas
bénéficié d’une exemption de service, sont
incorporés dans les unités de défense du
territoire (“Landsturm”). Ces unités se subdivisent en troupes
armées comprenant les hommes aptes au service de garnison
(“Garnison-diesnstfähige”) et en troupes désarmées
comprenant les hommes aptes uniquement aux emplois de travaux
(“Arbeitsverwendungsfähige”).
Tout homme de type “Landsturm” est susceptible d’être
rééxaminé à tout moment et si
déclaré apte au service normal, il suivra la voix
classique à savoir la mutation en dépôt, puis en
unité de champ pour finir évidemment au front. Lors de ce
rappel au service de champ, le soldat conservera son appellation de
“Landsturmmann”.
Landsturm Armés
Les unités de Landsturm armés se composent de bataillons
pour l’infanterie (942 à la fin de 1917), d’escadrons pour la
cavalerie (104 à la fin de 1917), de batteries pour l’artillerie
de champ (35 à la fin de 1917) et pour l’artillerie à
pied (75 à la fin de 1917). Sur les 942 bataillons d’infanterie,
120 ont été regroupés en 40 régiments
(opérant principalement sur le front russe) Les autres restent
organisés en bataillons indépendants.
Appellation:
Chaque bataillon est désigné par un numéro par
rapport à un district de corps d’armée. Par exemple, le
“Landsturm Infanterie Bataillon VIII/10” signifie le 10e bataillon
d’infanterie de défense du territoire levé dans le VIIIe
district. Ces bataillons ont également une appellation
secondaire liée à leur ville d’origine. Ainsi le
bataillon ci-dessus est connu également sous le nom de “2e
bataillon d’infanterie de défense du territoire de
Coblence.
Ersatz Landsturm
Comme les unités d’infanterie classiques les unités de
Landsturm ont leur propres unités de dépôt
appelées “Landsturm Infanterie Ersatz Bataillon” ou bataillon
d’infanterie supplétif de defense du territoire. Il y a à
peu près une unité de dépôt pour quatre
unités de Landsturm. C’est dans ces dépôts que sont
envoyés tous les Landsturm non entraînés ou ceux
rejetés pour un service au front. Dans ces bataillons les hommes
sont employés à des services de garnison en Allemagne et
sont soumis à de fréquentes visites médicales.
Aussitôt qu’il sont jugés apte à un service “plus
actif” ils sont envoyés dans un bataillon de Landsturm.
Knobloch
Knobloch arrive donc en décembre
1915 dans l’unité “3.
Landsturm-Infanterie-Ersatz-Bataillon-Königsberg (I./13) - 1.
Kompagnie”. D’après la terminologie ci-dessus, c’est la
première compagnie du troisième bataillon de
dépôt d’infanterie de défense du territoire de
Koenigsberg, ou encore appelé 10e bataillon de
dépôt d’infanterie de défense du territoire du 1er
district. Pour commodité d’écriture nous utiliserons la
terminologie allemande dans la suite de cette étude. Ce
dépôt est basé naturellement à Koenigsberg.
Il n’est fait aucune mention de visite médicale à
Strasbourg qui justifierait l’affectation de Knobloch au Landsturm. En
1911 encore il est déclaré apte au service de champ, ce
qui en tant de guerre signifie le front. On peut émettre les
hypothèses suivantes quant à son affectation:
a) Il a effectivement subi une visite
médicale et a été déclaré inapte au
service de front.
b) Etant donné son âge (37
ans) il a été placé directement dans les Landsturm
sans visite médicale.
c) La situation militaire sur le front
de l’est ne nécessitant pas de nouvelles troupes fraîches,
il aura été simplement affecté à une zone
“de réserve”
Situation du front de l’est en Décembre 1915 (fig.6)
En avril 1915, le général Hindenburg lance une grande
offensive en Lituanie et en Estonie. La base navale estonienne de
Libau, sur la baltique est capturée en Mai. L’offensive continue
et à la fin Septembre, Hindenburg atteint les faubourg de Riga
et plus au sud capture la capitale lituanienne, Vilnius. L’avance
allemande est enfin stoppée devant Riga et Dvinsk. A cette date,
le front est donc stabilisé. Il s’étend de Riga au nord,
le long de la rivière Dvina, jusqu’à Minsk et la
frontière roumaine. La Lettonie, la Lituanie et la Pologne sont
occupées. Il n’y aura plus d’offensive importante sur cette zone
nord pendant plusieurs mois.
Ainsi lorsque Knobloch arrive à Koenigsberg, la ville
frontière est maintenant loin derrière les lignes.
L’armée a conquis d’énormes territoires qu’il va falloir
occuper et gérer. Le front ne représente plus de danger
immédiat. Il s’articule principalement autour de Riga au nord et
de l’Ukraine au sud qui constituent les prochains objectifs. On
comprend ainsi aisément que Knobloch vu son âge,
même tout à fait valide, ait été
affecté au Landsturm, c’est à dire à des
tâches d’organisation plutôt qu’à une unité
de combat. Il est probable que la classe 1915 aura en grande partie
suffi au renouvellement des troupes de combat.
Knobloch en réserve à Koenigsberg
Knobloch restera dans le dépôt de Landsturm de Koenigsberg
jusqu’au 11 janvier 1916, date à laquelle il est
incorporé dans le 20e bataillon d’infanterie de défense
du territoire du 1er district (“Landsturm Infanterie Bataillon
I/20”).
Utilisation des Landsturm sur le front de l’est
1) force de combat
Certaines unités de Landsturm ont été
envoyées au front, principalement celles constituées en
régiments. Cette affectation reste toutefois rare. Quand c’est
le cas, c’est en général sur un secteur
considéré comme tranquille.
2) Garnisons de défenses côtières
Comprennent 50 bataillons de Landsturm armés dont 4 bataillons
du 1er corps d’armée (ou district) à Koenigsberg et
Labiau.
3) Garnisons des forteresses du territoire
Elles comprennent 20 bataillons de Landsturm armés. Ces
forteresses sont à Posen (Ve district), Breslau (VIe),
Strassburg (XVe), Graudenz (XVIIe), Loetzen (XXe), Marienburg (XXe),
Soldau (XXe), Ingolstadt (IIIB), Regensburg (IIIB).
4) Garde des voies de communication
12 bataillons de Landsturm par armée. En tout 200 bataillons
d’infanterie de Landsturm.
5) Garde des prisonniers de guerre
Il y a environ 150 bataillons de prisonniers de guerre
(“Kriegsgefangenen-Arbeiter-Bataillone”), comprenant chacun 150
à 200 Landsturm ayant la garde de 2000 prisonniers.
6) Garnisons des territoires occupés
Les gouvernements des territoires occupés
(“General-Gouvernements”) sont protégés par des garnisons
permanentes de bataillons de Landsturm ainsi que par des unités
de champ de la région en repos.
Knobloch retourne en dépôt
Il est difficile de déterminer à laquelle de ces
tâches le bataillon de Landsturm I/20 fut assigné. Il est
toutefois probable que cette affectation fut proche de Koenigsberg
puisque Knobloch n’y restera que deux mois. On peut penser qu’il fut
affecté à la défense côtière de
Koenigsberg, à la protection des voies de communication de la
ville où encore à la garde de prisonniers. En tout
état de cause, dès le 16 mars il est de retour au
dépôt de Koenigsberg, dans le même bataillon
où il était arrivé en décembre, le 13e
bataillon d’infanterie de dépôt “Ersatz Landsturm”. En
décembre il faisait partie de la 1ere compagnie. En mars 1916,
c’est dans la 2e compagnie qu’il est incorporé.
Deux jours plus tard, le 18 mars 1916, la 2e armée russe lance
un assault du côté du lac Naroch (à l’est de
Vilnius). Cette attaque était motivée principalement par
la demande d’aide des français pour contrebalancer la puissance
allemande qui se déchaînait depuis février sur
Verdun. Ayant renouvelé les pertes des batailles de 1915, les
russes attaquent donc en mars. Poutant cette attaque sera
décevante. Elle se terminera en avril sans gain pour les russes
pour un coût de 100.000 hommes. A partir de cette date le front
du nord sera calme. Les russes preparent déjà leur
prochaine offensive sur la front sud, à l’est de la Galicie
(fig.7).
On peut donc penser qu’aux allentours de mars les allemands sentant le
vent d’une réaction russe, se placent en situation de
défense et rappellent un certain nombre d’unités en
reserve au cas où le besoin de soutenir le front se ferait
sentir. C’est peut-être pour cette raison que Knoboch est
rappelé en mars au dépôt de Koenigsberg.
Knobloch en territoire occupé letton
En mai 1916 la situation sur le front nord-est est à nouveau
calme. Le 3 mai, Leo Knobloch quitte son dépôt pour
être muté au bataillon de Landsturm I/10 issu de
Bartenstein, ville prussienne située à environ 60km au
sud de Koenigsberg (cf fig.7). La question principale est de savoir
quelle fut l’affectation de ce bataillon. Nous savons que Knobloch
reste dans cette unité jusqu’au 31 mai 1917, donc une
année entière. A cette date il est renvoyé
à Koenigsberg “par décret du gouvernement de Libau du 25
mai 1917”. Les allemands avaient installés des gouvernements
militaires dans les territoire occupés par son armée,
à savoir la Belgique, la Pologne et la Roumanie. Elle installa
apparemment aussi des gouvernements dans les pays baltes
occupés. Ainsi la ville lettonne de Libau, un port militaire
important en mer baltique, fut le siège d’un gouvernement
militaire d’occupation allemand. Si le transfer de Knobloch
dépendait de ce gouvernement, c’est probablement que son
unité était affecté à la garde de cette
région. Nous avons vus plus haut que certaines unités de
Landsturm étaient affectées aux garnisons des
gouvernements des territoires occupés. Il est donc raisonnable
de penser que le bataillon de Landsturm I/10 était à
cette époque en poste à Libau. (cf fig.8).
Trois jours après cette affectation, le 6 mai 1916,
l’administration allemande de la garnison de Strasbourg enregistre dans
le carnet militaire de Knobloch son incorporation d’octobre 1915 et ses
2 mois passés en garnison de Strasbourg. Il est probable
qu’à cette date Knobloch était déjà
à Libau, en Lettonie. Son carnet militaire n’était donc
vraissemblablement pas avec lui. Ce carnet semble avoir suivi un chemin
plus lent, en retard de plusieurs mois sur le parcourt de son
possesseur.
Le 30 août 1916, Knobloch subit une visite médicale qui le
déclare “k.v.” c’est-à-dire
“Kriegsverwendungsfähige”, où encore apte au service au
front. C’est le plus haut niveau d’aptitude physique qui devrait
normalement résulter en une affectation à une
unité de combat. Pourtant cette visite médicale ne
résulte pour Knobloch en aucune affectation. Il est difficile de
dire si son unité, le bataillon de Landsturm I/10 a
été en position de combattre. Il est vraissemblable que
Knobloch ait toujours été “k.v.” et que son âge
seul l’a fait placé en position de réserve au cas
où la situation militaire deviendrait plus critique. A cette
époque, la ligne de front s’étirait à environ
100km plus à l’est, de Vilnius à Riga. Comme cette zone
était calme il est possible que son unité ait
été appelée à servir dans la région
du front.
Le 14 novembre 1916 le carnet militaire de Knobloch est enfin à
Koenigsberg où est enregistrée l’arrivée de
Knobloch dans cette ville un an plus tôt en décembre 1915,
et son transfert de janvier 1916. Deux jours plus tard le 16 novembre,
l’administration du dépôt de Landsturm I/13 de Koenigsberg
entérine l’historique du service militaire de Knobloch ayant eu
lieu 16 à 18 ans plus tôt. Cette authentification du
double résulte probablement d’une simple copie du carnet
militaire principal. Cette authentification qui est faite par
commandant de la 1ère compagnie confirme d’ailleurs que le
dépôt de Landsturm I/13 était bien localisé
à Koenigsberg. Le 15 décembre c’est au tour du commandant
de la 2e compagnie d’enregistrer le passage de Knobloch dans sa
compagnie de mars à mai.
En décembre 1916 et janvier 1917, le front nord-est se
réveille. Des escarmouches ont lieu dans la région de
Riga, toujours aux mains des russes. Des combats ont lieu
également sur la partie sud, en Galicie et en Roumanie du
nord.
Knobloch de retour à Koenigsberg
Le 31 mai 1917 Knobloch est rapatrié vers le dépôt
de Koenigsberg. Ce transfer est consigné par le commandant de
compagnie dans le carnet militaire le même jour. Malheureusement
le lieu n’est pas indiqué. Comme le gouvernement de Libau est
cité, cette ville semble être le lieu le plus probable
d’où a eu lieu la mise à jour de même que le
départ de Leo Knobloch. Il arrive à Koenigsberg le
1er juin. Une fois de plus Knobloch intègre le 13e bataillon de
dépôt de Landsturm du 1er district (I/13). Cette fois
c’est dans dans la 4e compagnie de ce bataillon qu’il est
incorporé. Son passage dans ce dépôt d’infanterie
sera de courte durée. En effet par décret du quartier
général intérimaire du 1er corps d’armée du
11 juin 1917, Knobloch passe le 16 juin dans le dépôt d’un
régiment d’artillerie. Le carnet est mis à jour le 18
juin par le commandant de la 4e compagnie du dépôt de
Landsturm.
Ce dépôt est celui du 16e régiment d’artillerie de
champ, encore appelé “1er régiment d’artillerie de champ
de Prusse Orientale”. Knoboch est affecté au 2e
détachement de ce dépôt (“2. Ersatz Abteilung”).
Sur la carte de l’organisation militaire allemande de 1897, le 2e
détachement du 16e régiment d’artillerie de champ est
basé à Allenstein (environ 100km au sud de Koenigsberg),
alors que les 1er, 3e et 4e détachements sont basés
à Koenigsberg. Si la localisation du régiment n’a pas
changé entre 1897 et 1914, c’est donc à Allenstein que le
dépôt de ce régiment se trouve durant la guerre.
Knobloch va rester dans cette unité pendant 7 mois, jusqu’au 14
janvier 1918 (cf fig.4b).
Situation du front
On peut se demander pourquoi Knobloch a ainsi été
muté dans l’artillerie. Bien sûr c’est dans cette branche
de l’armée qu’il a effectué son service militaire.
Pourtant jusque là il a passé la guerre dans
l’infanterie. Sans pouvoir être catégorique, il est
logique de penser que ses tranfers suivaient en fait la logique du
front. Lors de son incorporation de 1915 l’état-major allemand
devait faire face aux pertes des batailles sanglantes de 1915 et il est
alors logique de renflouer l’infanterie. En ce milieu d’année
1917, la situation est tout autre sur le front de l’est. Au nord, la
poche de Riga constitue l’objectif principal. Au sud, l’offensive russe
en Galicie a finalement été stoppée sans gain
important pour l’assaillant. Plus important, le facteur
déterminant de ce début d’année fut la
première révolution russe et l’effritement progressif du
front. Il devient clair que dans les tranchées le moral
s’effondre. Les soldats ennemis fraternisent, et les russes surtout
montrent des signes clairs d’essoufflement. Dans ce contexte la
stratégie militaire allemande doit être adaptée.
Pour le siège de Riga comme pour le front de l’est en
général il peut paraître raisonnable de miser sur
l’attente et sur l’effritement du moral adverse accentué par les
pillonages de l’artillerie. C’est peut-être dans cette optique
que les effectifs de reserve ont été
réorientés vers l’artillerie. Une autre raison qui peut
expliquer cette mutation dans l’effectif de réserve est la mise
en service à la fin de 1916 d’un nouveau canon de champ, le
K.i.H. (“Kanone in Haubitzlafette” c’est à dire “canon sur
attelade obusier”). Une telle innovation nécessite
forcément un effort de formation accru ainsi que du personnel
supplémentaire.
Août 1917
La pression augmente en Russie afin d’arrêter la guerre. Les
forces de l’axe ont jugé le moment opportun pour attaquer les
russes et les roumains en Moldavie, à l’extrémité
sud du front. A la fin du mois les allemands débutent leur
offensive au nord, sur la poche de Riga (cf fig.8).
Septembre 1917
L’offensive sur Riga continue. En partie pour forcer les russes
à la négociation, la 8e Armée allemande du
général Oskar von Hutier traverse le Fleuve Dvina et
capture le 3, le port stratégique de Riga sans grande
résistance. Les russes se retirent et les allemands se
préparent à lancer des forces amphibies à
l’assault des îles à l’entrée du golfe de Finlande,
menaçant ainsi Saint-Petersbourg.
Octobre 1917
La deuxième bataille navale pour le golfe de Riga se
déroule entre le 12 et le 20 du mois. Une succession de
débarquements amphibis et de batailles navales viennent à
bout de la résistance russe. Aini, les allemands
pénètrent le golfe de Riga deux ans après leur
première tentative.
Décembre 1917
Une première suspension des hostilités entre les forces
de l’axe et la Russie est annoncée le 5 décembre, suivi
bientôt par la Roumanie. Un armistice survient le 15 et
l’Allemagne commence à transférer des troupes de l’est
vers le front de l’ouest. Le 22 le nouveau pouvoir russe rencontre les
représentants des pays de l’axe à Brest-Litovsk, à
l’est de Varsovie pour négocier la paix. Les clauses du
traité comprennent la reconnaissance par la Russie de
l’indépendance de la Pologne et des pays baltes, ces pays
été placés sous la protection de l’Allemagne. La
nouvelle Russie bolchévique a peu de marge de manoeuvre.
Pourtant les négotiations trainent et la nouvelle année
commence sans résolution.
Janvier 1918
En ce début d’année 1918, Knobloch est toujour au sein du
2e détachement supplétif du dépôt
d’artillerie du 16e régiment, dans la région de
Koenigsberg. Le 14 janvier il est affecté à la 4e
batterie supplétive de ce détachement de réserve.
Ici, la transcription du carnet n’est pas très claire mais il
semble qu’avec cette batterie il soit affecté au bataillon de
recrues du dépôt de champ 17 (Feld Rekrut Depot 17). Nous
avons vu dans l’organisation des dépôts, que le
dépôt de champ est un dépôt avancé,
placé juste derrière les lignes de front. Il est donc
probable qu’à cette occasion Knobloch approcha enfin les lignes
du front. A cette époque en effet, les allemands accentuent leur
pression pour forcer les russes à la capitulation.
Février 1918
Un traité de paix est signé le 9 entre l’axe et la
nouvelle république indépendante d’Ukraine. Le lendemain
le gouvernement bolchévique russe déclare la fin de la
guerre sans avoir accepté aucun traité. Le 18, les
allemands, frustrés, avancent en Russie sans rencontrer aucune
résistance. Leur troupes occupent bientôt tous les
états baltes puis l’Ukraine et la Crimée. Ils menacent
bientôt Saint-Petersbourg et Lénine décide de
transférer la capitale à Moscou. Le 28 de ce mois le
transfer de Knobloch du 14 janvier est consigné dans son carnet
par son capitaine de batterie.
Mars 1918
Le traité entre la Russie et l’Axe est signé le 3 mars.
La Russie perd 25% de son territoire européen et une grande
partie de ses ressources industrielles et naturelles. Ces terriroires
comprennent les provinces baltes, la Finlande, les îles Aaland,
l’Ukraine et le sud du Caucase qui passe à la Turquie. L’Ukraine
devient un état fantoche à la botte de l’Allemagne. Les
Allemands debarquent alors sur les îles Aaland et le 7 ils
signent un traité de paix avec la Finlande. A partir de ce
moment les allemands vont enfin pouvoir transférer leur troupes
en grand nombre vers le front de l’ouest.
Le jour du traité germano-russe,
le 3 mars, Knoboch est transféré à la 2e batterie
du même dépôt de champ 17 (“2. Batterie Feld
Artillerie Rekrut Depot 17).
Incertitude:
Il est difficile de déterminer
d’après l’information fournie si le dépôt de champ
17 se trouve sur le front de l’est ou le front de l’ouest.
L’affectation du 14 janvier semble suggérer que ce transfert en
dépôt de champ s’inscrit dans le cadre de l’organisation
du régiment de prusse orientale numéro 16.
Le front de l’ouest
En tout état de cause, le 20 mars
Knobloch est muté pour la première fois dans un
régiment de combat. Il s’agit du 26e régiment
d’artillerie de champ. Il retrouve ainsi son régiment de service
militaire. Ce régiment issu du nord ouest de l’Allemagne
opère sans aucun doute sur le front de l’ouest. Ainsi Knobloch
part pour le front de l’ouest le 20 mars 1918 (ou plus improbablement
le 14 janvier 1918). En un peu plus de 2 ans passés sur le front
de l’est il est probable que Knobloch n’est pas vu le front une seule
fois et qu’il n’ait pas eut à tirer un seul coup de feu.
Le lendemain, le 21 mars, Knobloch est
muté dans une unité d’approvisionnement en munitions, la
colonne de munitions légères d’artillerie “Kolonne
873”.
L’approvisionnement en munitions
1- Premières lignes
a) Chaque bataillon d’infanterie est
accompagné par 4 chariots de compagnie de munitions d’armes
légères (“Kompagnie-Patronen-Wagen”).
b) Chaque détachement
d’artillerie de champ (“Abteilung”) était à l’origine
accompagné d’une colonne légère de munitions
(“Leichte Munitionskolonne”). Cette colonne, divisée en 3
sections comprenait 24 chariots de munitions à 4 chevaux, un
chariot magasin et une cuisine ambulante. A partir de 1917, ces
colonnes légères ne firent plus partie des
détachements (“Abteilung”) mais furent regroupées en
“trains d’échelons” dépendant de divisions et corps
d’armées.
2- Lignes Arrières
A l’origine, chaque division était pourvue de:
a) 2 colonnes de munitions d’infanterie, la première de 23
chariots de munitions et 4 chariots d’intendance, la deuxième de
34 chariots de muntions et 4 chariots d’intendance.
b) 3 ou 4 colonnes de munitions d’artillerie, c’est à dire une
pour chaque détachement (“Abteilung”) de la division. Chaque
colonne comprenait 21 chariots de munitions et 3 d’intendance.
Au début de 1917, les colonnes d’infanterie et d’artillerie
furent démantelées et converties en nouvelles colonnes de
munitions (“Munitions-Kolonne”) qui, comme les colonnes
légères dependent alors des armées de secteur et
sont regroupées en “trains d’échelons”.
Echelon: Unité constituée de lignes de troupes
parallèles décalées vers la gauche ou la droite,
en forme d’escalier.
3- Trains d’échelons
Les colonnes d’approvisionnement, de transport et de munitions sont
groupées à partir de 1917 en unités de secteurs.
Il y a une une unité d’échelons pour chaque secteur de
division et une unité pour chaque quartier général
de district. Une unité d’échelons comprend 2 colonnes
légères de munitions d’artillerie, 2 nouvelles colonnes
de munitions d’artillerie, une colonne d’approvisionnement, un parc
d’approvisionnement, une colonne de boulangerie de champ, un train de
pont.
Les unités d’échelons sont largement employées
à exploiter les ressources économiques et agricoles des
territoires occupés et à administrer les populations des
zones avancées.
Knobloch sur le front de l’ouest
A partir du 21 mars 1918 Knobloch fait partie d’une colonne
légère de munitions d’artillerie. Il y restera
jusqu’à la fin de la guerre. Les colonnes légères,
nous l’avons vu, approvisionnent les unités d’artillerie des
premières lignes de front. A cette occasion Knobloch s’est
retrouvé pour la première fois peut-être au plus
près des zones de combat. Il est difficile à dire sur
l’information dont je dispose si les unités d’approvisionnement
ont été amenées à combattre. Toutefois il
est probable que ces unités opéraient en zone à
risques soumises au feu de l’ennemi. Pour la première fois
depuis le début de la guerre, Knobloch obtient une mention de
“très bonne conduite” alors que jusque là sa conduite
était systématiquement qualifiée simplement de
“bonne”. Quelles que furent ses fonctions lors de cette période
il est indéniable que Knobloch s’y soit illustré.
Le carnet militaire contient à cet endroit une longue liste des
combats qui eurent lieu à cette période. Il est difficile
de savoir si cette liste s’applique au front en général
ou spécifiquement à l’unité de Knobloch. A
fortiori il est difficile de savoir quelle fut la participation de
Knobloch, surtout que certains de ces champs de bataille sont
relativement éloignés les uns des autres. Il est donc
vraissemblable que Knobloch ait participé à ces batailles
en capacité logistique plutôt que purement
combattante.
Cette période comporte deux phases: la dernière
poussée allemande suivie de la contre-attaque alliée qui
mit fin aux hostilités.
Operations de 1918
La première offensive allemande eut lieu sur la somme du 21 mars
au 4 avril (cf fig.9). L’unité de Knobloch semble avoir
participé aux combats près de Cambrai et Bapaume. En
avril et en mai, les belligérents font peu de progrès.
L’unité de Knobloch semble opérer au sud d’Arras. Du 27
mai au 4 juin, les allemands lancent une offensive plus au sud, sur
l’Aisne, prolongée d’une poussée près de Soissons
entre le 8 et le 12 juin. Le carnet militaire de Knobloch indique des
combats dans cette région du 25 mai au 13 juin entre Soissons et
Reims. Du 15 au 17 juillet les allemands tentent leur dernière
offensive sur la Marne. Là encore, l’offensive est
consignée dans le carnet. Il semble donc douteux que
l’unité de Knobloch ait participé à tous les
combats sur un front de 500km. A partir de cette date la liste contient
essentiellement les combats accompagnant la retraite allemande pour
laquelle je n’ai pas analysé les détails.
Knobloch est démobilisé le 21 novembre 1918, au poste de
recrutement de Sélestat.
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Réalisé par Bertrand Jost et achevé le 19
novembre 2001.
Source d’informations principale: “German Army Handbook, April 1918”, introduction by David Nash, published by
Arms and Armour Press, London, 1977